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Les lectures d'Efelle
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6 juillet 2012

Le cinquième éléphant de Terry Pratchett

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Pourquoi lui ? Ankh-Morpork grouillait de diplomates. C'était pratiquement à ça que servaient les gens de la haute, ce qui leur était facile parce que la moitié des gros bonnets étrangers qu'ils rencontraient étaient de vieux potes avec qui ils avaient joué au loup glacé à l'école. Ils s'appelaient le plus souvent par leur prénom, même si leurs interlocuteurs se nommaient Ahmed ou Fong. Ils savaient de quelles fourchettes se servir. Ils chassaient et pêchaient. Ils évoluaient dans des univers qui chevauchaient plus ou mois ceux de leurs hôtes étrangers et étaient à cent lieues du milieu crasseux que fréquentaient des gens comme Vimaire dans leur travail quotidien. Ils connaissaient tous les codes des signes de tête et clins d'yeux. Quelles étaient ses chances contre une cravate et un blason ?

Vétérini le jetait aux loups. Et aux nains. Et aux vampires. Vimaire frissonna. Et Vétérini ne faisait rien sans raison.

Sam Vimaire vient d'être bombardé ambassadeur en Uberwald par Vétérini, pour assister au couronnement du Petit Roi des nains. Une décision qui ne l'enchante pas mais il n'a pas le choix, ni le temps de s'occuper du vol d'une copie de relique naine, le Scone. Le voilà parti avec les sergents Hilare et Detritus, soit le nain qui assume sa féminité et un troll. De quoi choquer les mentalités conservatrices d'Uberwald.

En tant qu'autochtone, noble de surcrois, Angua aurait du être du voyage mais elle a disparue. D'ailleurs, à peine Vimaire a-t-il passé les portes de la ville que Carotte donne sa démission à Vétérini et part sur ses traces avec Gaspode l'affreux clébard parlant. Fred Côlon est catapulté à la tête du Guet.

Le voyage des Vimaire et de leur suite ne se passe pas sans anicroches, visiblement ils ne sont pas les bienvenus mais entre Detritus et le nouvel attaché diplomatique fournit par Vétérini la petite troupe arrive à bon port. La situation locale est tendue, les vampires sont énigmatiques, les loups garou aimablement hostiles et les nains pertubés par un évènement récent... Le Scone, indispensable au couronnement a disparu...

Bon, d'accord. Si c'était de la politique, c'était... ben, de la politique. Il ne pouvait rien faire dans ce domaine. Donc considérons qu'il s'agit d'un délit...

Quelle était la solution simple ? Mieux valait commencer par la première règle de toute enquête : soupçonner la victime. Mais Vimaire ne savait pas avec certitude qui était en l'occurrence la victime. Soupçonnons donc le témoin. C'était aussi une autre bonne règle. Ce qui désignait feu Somnolent. Il aurait parfaitement pu sortir avec le Scone des jours avant de "découvrir" sa disparition. Il aurait pu faire ce qu'il voulait. Le système de sécurité était une plaisanterie. Chicard et Côlon se seraient mieux débrouillés. Beaucoup mieux, rectifia-t-il, parce qu'ils avaient de petits esprits tortueux, ce qui faisait d'eux des flics. Les gardiens du Scone étaient des nains honorables, les dernières personnes à qui confier cette tâche.

Il fallait des sournois pour un boulot pareil.

Jeux et luttes de pouvoirs en Uberwald, Vimaire apprenant la diplomatie, problèmes de familles d'Angua, dévouement aveuge de Carotte amoureux transi de la précédente, Côlon ruinant le Guet et Chicard syndicaliste par la force des choses.... Le récit est dense et un peu brouillon, la mise en place de l'intrigue s'étale sur plus de la moitié du roman... J'ai ressenti quelques longueurs notamment dans les apparitions de Vétérini, loin des principaux protagonistes. 

Quoi qu'il en soit, Pratchett retombe sur ses pieds dans la dernière partie du roman avec une résolution haletante menée tambour battant, incluant quelques morceaux de bravoure pour Vimaire.  Notamment une version revisitée des Chasses du comte Zaroff mentionnée en quatrième de couverture. La recette de Pratchett fonctionne toujours mais le début poussif et l'humour moins frappant en font un tome en demi teinte. Une bonne distraction mais qui ne fait pas date et arrive loin derrière les tomes les plus réussis de la série.

 

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Commentaires
2
Il met peut être du temps à partir, mais il est moins dur à lire que "Le cinquième continent" où l'auteur semblait perdu dans les délires oniriques des aborigènes australiens auxquels il fait référence !<br /> <br /> <br /> <br /> En l'occurence, l'incursion franche dans le monde des nains est assez drole je trouve (ça fait un moment que je ne l'ai lu !).
E
La 8e couleur et le 8e sortilège sont dispensables. Pratchett n'avait pas encore son concept et ses personnages en main.
L
Et moi je n'en ai lu qu'un ("La huitième couleur") et... bof !
G
Je n'ai pas lu un seul Pratchett depuis des années, je suis rouillé.
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