Tarot de Florence Magnin
Ce puzzle Michèle Wilson m'a bien occupé ces deux derniers mois.
Près de la moitié des pièces constituant des bords, l'approche aura été sensiblement différente et déstabilisante mais une fois ces dernières placées, la difficulté s'efface totalement et le coeur du puzzle est réalisé en un temps reccord.
Une belle expérience.
La reine en jaune d'Anders Fager
My se réveille trempée de sueur et nauséeuse. Linda ronfle et serre un oreiller dans ses bras. Elle semble à des kilomètres. My a rêvé de vieilles femmes en colère. Des dames de Carcosa fardées comme des clowns qui commentaient du porno hardcore. Malsain, violent, de la merde, en provenance directe du sol d'un abattoir. et My y figure. Elle rampe sur un sol carrelé. Au miliey de flaques de vomi et de merde. Elle est ivre. A moitié nue. Et les femmes de Carcosa rient. "L'art n'est jamais mignon !" hurlent-elles.
Une artiste faisant de la pornographie et de la provocation son fond de commerce et entrainé sur un territoire mystique halluciné et sanglant par un mystérieux comité...
Les résidents d'un étage d'une maison de retraite maintenu en vie grâce à des rites antédiluviens à l'initiative d'un petit groupe au sein du personnel...
C'est lors d'une d'automne éclairée par un fin croissant de lune que la mort arriva à Bodskâr. C'est une forme de mort inconnue qui s'y présenta. Elle était en acier et renvoyait des reflets métalliques. Elle avait été pensée dans les moindres détails, avait fait l'objet de nombreux exercices. La mort qui débarqua à Bodskär était humaine et moderne. Elle arriva accompagnée de radars, d'embarcations pneumatiques et de moteurs si silencieux que des habitants de l'île ne les entendirent pas. Cette mort était vêtue de kaki, avait le visage camouflé de maquillage noir et se révélait redoutablement dangereuse. Elle voulait tuer tous ceux qui se trouvaient sur l'îlot. Personne ne devait en réchapper.
Le problème, c'est que la mort se trouvait déjà à Bodskär. Celle-là était noire et terrifiante. Elle était séculaire, boursouflée et empestait le poisson pourri, la graisse de phoque et le bois vermoulu. Et elle appartenait à un genre que peu d'hommes avaient jamais observé. Elle se tapissait dans les eaux poisonneuses, tout au fond de l'abysse au sud de l'îlot.
Un raid contre une base clandestine de sous-marin russe sur un îlot isolé et dépeuplé...
L'évolution de My, artiste provocante croisée précédement, au sein d'un établissement psychiatrique et la fin de son périple au sein des sphères étranges de Carcosa.
Et enfin, le trajet des Balkans jusqu'en Scandinavie, d'un duo de presque humain pour ramener leur indicible matriarche au sein des siens en exil dans le nord.
En interlude, des conversations entre vieillards semblant intemporel...
Avec ce second recueil, Anders Fager démontre sa maîtrise de l'univers de Lovecraft et des approches originales... Seul Quand la mort vint à Boskär m'a paru prévisible mais le style du récit compense allégrement ce détail. Efficace et prenant, La reine en jaune constitue un très bon moment.
La faille de Turf
10eme tome de la Nef des Fous et troisième de ce que je ressent comme le second cycle, La Faille ronronne efficacement. L'enquête sur les coloquintes se poursuit et Clément prend conscience de l'état de déliquescence de son royaume.
C'est toujours aussi inventif et barré mais on en ressort avec une impression de stagnation. Turf semble pouvoir continuer dans cette veine pendant longtemps sans que l'histoire n'avance véritablement... Distrayant sans plus.
Lady Mechanika tome 5 de Chen, Benitez, Montiel et Sotelo
Au programme de ce cinquième tome, une histoire complète La machine à assassiner et un mini histoire Two.
La machine à assassiner démarre avec l'exécution d'inventeur, ayant tous un passé commun chez Cain.
L'assassin ayant une silhouette féminine et des capacités surhumaines, Lady Mechanika est au premier rang des suspects et participe activement à l'enquête pour se disculper.
L'histoire est intéressante, bien menée mais peut-être trop classique dans son dénouement. Sympathique, divertissant mais pas au niveau du tome 4.
Two est dans la même veine, efficace et divertissante mais tout aussi classique.
Northlanders - Le livre Islandais de Brian Wood
Thématique islandaise au programme de ce second tome de Northlanders. L'ambiance générale est assez apre à l'image des paysages islandaises.
Avec Sur aucune carte, on assiste à une tentative désespérée de trouver un ailleurs, un récit désespérer et quelque peu cynique dans sa conclusion.
Sven l'Immortel est plus inspiré. un vieux guerrier en exil volontaire, traqué par de jeunes guerriers en quête d'une gloire facile. Efficace, prenant, bien mené même si la dernière case n'est pas totalement satisfaisante...
La jeune fille dans la glace, tranche littéralement, un vieux pécheur isolé près d'un lac gelé aperçoit le corps d'une jeune fille piégé dans la glâce... Début d'une fascination étrange, morbide qui finira mal. Un récit crépusculaire et apre.
Enfin la Trilogie Islandaise représente le plus gros du recueil, une saga familiale, grandeur et décadence, d'une dysnatie fondée dans la violence... Une gloire passée qui aveuglera nombre de fortes têtes au fil des ans pour le meilleur et le pire avec pour décor l'Islande et l'évolution de sa culture.
Assez sombre, ce second tome de Northlanders est très marquant. Un bon moment.
Au bal des absents de Catherine Dufour
Claude, la quarantaine, sans emploi, en fin de droits, à la rue... Un malentendu sur Linkedin suite à un CDD au Ministère de l'Intérieur et la voilà engagée comme enquêtrice pour retrouver la trace d'une famille américaine disparue dans un bled en province... Vu sa situation autant tenter sa chance pour glaner quelques euros. La voici en route pour découvrir le domaine de "Tante Colline".
Claude leva les yeux vers une magnifique façade géminée, toutes en poutres moussues, chaux blanche et bow-windows à petits carreaux, noyés dans une vigne-vierge qui rougeoyait. Il y avait des auvents d'ardoise grise, des balcons de bois roux, des épis de faîtage en forme de fuseau et des fenêtres noires et vitreuses comme les yeux sur les paquets de tabac. Claude dut aller récupérer son souffle au niveau de sa glotte : qu'est-ce que c'était beau ! Beaucoup trop beau pour être vrai. Ca va mal se passer. Elle avait l'habitude. Elle frisonna quand même et, après un temps de réflexion, gara sa voiture dans le sens de la fuite.
La maison habrite quelque chose d'hostile, puissant mais Claude acculée fait preuve d'une indéniable pugnacité. Compulsant tout ce qui parle de fantôme et assimilé à la médiathèque, avec en vedette Bram Stocker et Stephen King, elle tentera de définir son adversaire et de mettre en place une stratégie empirique pour survivre voire contre attaquer.
Que pouvait-elle espérer, seule, au coeur de l'hiver, avec pour seul refuge un bistrot, pour seul abri une voiture, face à tant de siècles de méchanceté embusquée dans un gigantesque manoir ? Elle se battit mentalement les flancs comme chaque fois qu'une envie de mourir la submergeait. Le désespoir, c'est un luxe. Tu n'as pas les moyens. La méchanceté du monde, elle avait l'habitude. Le monde, au fond, n'avait jamais attendu d'elle qu'une chose : qu'elle disparaisse. Pire : qu'elle n'existe pas. Les pauvres, ça emcombre. Les chômeurs, c'est des gêneurs. Colombe, au moins, y mettait les formes, et une sorte de soin.
Claude devra faire preuve de résilience et d'ingéniosité pour survivre...
Avec Au bal des absents, Catherine Dufour livre un roman d'horreur délicieusement ironique, sympathiquement référencé, avec une dimension sociale prégnante et non manichéenne. Efficace, on alterne frisson et sourire à sa lecture, un très bon moment.
Autorité de Jeff Vandermeer
John dit "Control" est envoyé au Rempart Sud suite à la disparition de sa directrice. Sa mission est floue, prendre la mesure du site, de son personnel. En prise à l'hostilité de Grace, la directrice adjointe et malmené par son obscur superviseur téléphonique, il prendra peu à peu la mesure de la démence qui s'est emparé du centre d'étude de la Zone X.
Et comme souvent, un gros mensonge avait ouvert la voie à une série de petits, sous prétexte de "changer les métriques", de modifier l'expérience. Si bien que moins ils avaient de retour, plus la directrice trafiquait la composition des expéditions, bidouillait les informations qu'elle leur fournissait, et qui peut dire que cela n'avait servi à rien ? Arrivé à un certain degré de désespoir, on trouvait peut-être que le train arrivait plus vite que les autres, et on se servait de ce qu'on trouvait caché sous les sièges, qu'il s'agisse d'une arme ou seulement d'un trombonne tordu.
Control errera un temps dans le labyrinthe du Rempart Sud avant de mettre le doigt sur ce qui cloche et additionner les découvertes perturbantes... Intriguant et inattendu, Autorité donne quelque clés concernant Annihilation avant de relancer le saut dans l'étrange... Déroutant en milieu de récit, Autorité réussit à rebondir pour emmener le lecteur toujours plus loin vers l'ailleurs, à suivre.
Batman Last Knight on Earth de Scott Snyder et Greg Capullo
Batman est attiré dans un piège diabolique, basé sur l'assassinat de ses pères. Neutralisé, il se réveille dans un asile où tout son univers est inversé... Il est le psychopathe, ses ennemis sont ses thérapeutes...
Il brisera toutefois les chaînes de sa captivité pour émerger dans un univers halluciné et apocalyptique... Un cheminement sombre avec pour compagnon la tête du Joker dans une lanterne...
Dimension allégorique dans un univers à l'agonie... Ca part un peu dans tous les sens avant de retomber sur ses pattes sur la fin. Moyen sans plus, peut-être meilleur au vu d'une seconde lecture, à voir. Le récit n'est pas à la hauteur de son pitch.
Lady Mechanika tome 4 de Chen, Benitez, Montiel, Steigerwald et Garela
Deux récits sont au programme de ce quatrième tome, tout d'abord Les garçons perdus de West Abbey.
Disparition d'orphelins des rues et expériences impies, Lady Mechanika se lance sur cette piste, touchée personnellement. Alors que la police se désintéresse de la situation, elle croisera un inspecteur intègre et tout aussi motivé qu'elle. Sympathique et plaisant.
Mais le principal intérêt de ce tome réside dans La Dama de la Muerte.
L'héroïne vient de perdre au Mexique, errant au hasard. Elle sera guidée jusqu'à un petit village attachant et invitée à célébrer la nuit des morts.
Ambiance douce amère, élégiaque... Lady Mechanika est touchée jusqu'à l'irruption de renégats US, nostalgique de l'Union et bien décidé à vivre sur le pays en détournant les légendes locales à leurs profits... L'héroïne se dressera contre l'iniquité mais ayant mal mesuré la situation verra tout empirer et tombera dans la main de La Dama de la Muerte...
Un récit sombre, apre, prenant et une immense réussite, la meilleure histoire de la série pour le moment. Excellent.
Lady Mechanika tome 3 de Chen, Benitez, Montiel et Garela
ce troisième tome regroupe le cycle La tablette des destinées.
Winnifred, une fillette faisant partie du cercle de connaissance de Lady Mechanika la contacte car on a tenté de l'enlever et elle reste sans nouvelles de son grand-père, participant à une expédition archéologique allemande.
Les choses se corsent rapidement, des individus déterminés s'emparant de la gamine.
L'héroïne suivra la piste des Illuminatis qui la mènera d'Allemagne aux sables du Sahara...
Les rebondissements seront nombreux et les rencontres hautes en couleurs pour un dénouement dans la jungle.
Bien rythmé, ce cycle se révèle une lecture agréable, les poncifs complotistes étant recyclés efficacement pour une aventure à grand spectacle. Efficace et plaisant mais pas encore le meilleur de la série.