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Les lectures d'Efelle
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31 janvier 2011

Comme des fantômes, histoires sauvées du feu de Fabrice Colin

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Obsédé par ce qu'il appelait "le voile des apparences" et les secrets laissés dans l'ombre, Fabrice Colin est mort à 33 ans, comme il l'avait craint et prédit, dans l'incendie de son petit appartement de banlieue.
Il lègue à la postérité une production abondante, quoique de valeur inégale - corpus hétéroclite de nouvelles, sujets inachevés et projets de romans -, cisaillée de lignes de forces parfaitement identifiables : fascination pour la folie, la création et la mort, prescience tragique  d'un deuxième monde, mépris souverain des convenances.

Fabrice Colin est mort, en 2005... Ecrivain méconnu n'ayant jamais achevé le moindre roman mais produit un nombre conséquent de nouvelles. Assez pour constituer le présent recueil, assez homogène et réussissant à alterner les ambiances sombres à celles plus enchantées même si teintées de nostalgie ou d'un sentiment de perte

Par dessus tout, il y avait cette impression étrange et très triste à la fois : l'impression d'avoir perdu quelque chose. Ce manque au creux de la poitrine : l'émerveillement. Je n'avais plus ressenti un truc pareil depuis - oh, allez savoir. Des moments comme ceux-là, je n'en connaissais que si rarement sur Terre.
Un sourire de ma femme.
Se retrouver seul, skis au pied au sommet d'une montagne.
Nager parmi les dauphins dans les eaux claires de l'Océan Indien.
Et c'était tout ça, ici, tout ça à la fois, presque trop de bonheur pour un seul coeur. L'aventure. La griserie des âges perdus
.

Enchantement de l'enfance aux derniers moments d'un suicidé, en passant par la tragédie éthylique d'un Dionysos perdu dans notre époque, toute la gamme des obsessions du défunt sont évoquées. On y trouve même la farce constitué par un texte  annoté par l'auteur, ainsi que plus sérieuses des brèves biographies de Kenneth Grahame et de l'illustrateur Arthur Rackham.

Qu'ils relèvent de la fantasy ou du fantastique, ces nouvelles vont du assez réussi au très agréable, leurs présentations dressant le portrait du défunt.

Quelle carrière ? Je n'ai rien fait encore. J'apprends sur les cendres. Je me frotte aux regrets. J'écarte la mort d'un doigt fébrile. J'attends des signes. J'évite les rencontres.

Projet éditorial atypique et pari réussi, ce recueil constitue un bel objet et un bon moment.

 

Nébal sur le Cafard Cosmique m'a donné envie de le lire.

Une lecture effectué dans le cadre du Winter Travel Time.

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Commentaires
L
J'ai aimé le côté atypique, en revanche je n'ai pas été séduite par certaines nouvelles, même si j'ai apprécié ce recueil dans l'ensemble.
O
Il parait que c'est plus vendeur quand on est un artiste mort.<br /> <br /> par exemple, Michael Jackson a simulé son décès pour vendre ses albums. Et il vit sur une ile desrte avec Elvis Presley. C'est la cousine de la concierge de mon immeuble qui me l'a dit
E
N'hésite pas, il vaut le détour.
L
paix à son âme :) <br /> il me fait envie aussi celui-là :)
E
C'est l'effet "artiste mort", il devient tout de suite plus populaire. ;)
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