Cette crédille qui nous ronge de Roland C. Wagner
Cette crédille qui nous ronge marque un tournant dans
l’estime que j’accordais à Roland C. Wagner car là il a réussi à
m’enthousiasmer avec une novella qui a pas mal d’accents vancien tout en
conservant son ton francophone.
Cette planète est assez atypique car le règne animal terrestre
ne compte aucun carnassier, point de prédateurs pour les nombreux herbivores,
du moins jusqu’à l’arrivée de l’homme.
Les colons d’origines ethniques diverses se caractérisent
par un fort penchant pour le régime végétarien. Ce qui n’est pas sans causer
des problèmes avec les omnivores et une faction radicale de carnivores.
Au moment où Quartz B, sauveur employé en tant que garde du
corps auprès de l’ambassadeur terrien venu arbitrer ce conflit, émerge de son
sommeil cryogénique de 15 ans il découvre avec stupeur que la crise est sur le
point d’atteindre son paroxysme et que son employeur est mort dans un accident
depuis deux mois.
Trimballé sur un monde qu’il ne connaît pas, où le langage à quelque peu dévié du fait de l’isolement (un navire met quinze ans pour aller d’ Océan à la planète mère), entre des officines obscures et des gouvernants sournois, Quartz B sera chargé de régler ce conflit.
Pour couronner le tout, il découvre à son réveil qu’il a été
amputé d’un bras et qu’on lui a greffé une prothèse cybernétique dernier cri,
inaccessible aux communs des colons.
En à peine cent trente pages, Roland C. Wagner plante
efficacement son décor et mène son intrigue tambour battant. L’ensemble est
jubilatoire et attachant, une grande réussite.
Roland C. Wagner m’a finalement convaincu, à mon prochain passage à Scylla (pour la séance dédicace de Catherine Dufour) j’achèterai les deux tomes des Futurs Mystères de Paris que j’ai déjà évoqué précédemment.