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Les lectures d'Efelle
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31 mai 2015

Sovok de Cédric Ferrand

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En 2011, Wastburg de Cédric Ferrand m'avait fait une très forte impression, livrant une fantasy picaresque et gouailleuse lorgnant vers les meilleurs textes de Leiber. J'attendais donc beaucoup de Sovok et ma déception est à la hauteur de l'attente.

Méhoudar, jeune juif issu de la république juive autonome du Birobidjan, monte à Moscou après un temps dans l'armée russe. Un Moscou rétro futuriste délabré, caricature d'une Russie post effondrement de l'URSS. Le jeune en réponse à une annonce, intègre à l'essai, sans rémunération, Blijni, un service d'ambulance volante et d'assistance d'urgence. Une société à l'image de cette nation post soviétique.

Dès le départ, le moteur de la Jigouli fait un drôle de bruit. Il y a une pièce qui coince dans un rouage ou une bille qui manque dans un roulement, c'est pénible. A chaque fois que Vinkenti accélère et que les turnines tournent à plein régime, le bruit s'accentue. Et ils ne sont pas d'accord : Manya assure que ça tintinnabule, Méhoudar prétend que ça cliquette, et Vinkenti sait que ça fait chier.

Enfilade d'interventions plus ou moins réussies, avec à l'occasion des saillies d'humour peu convaincantes... Une toile de fond prend forme peu à peu mais l'absurdité kafkaïenne ne prend pas, on peine à croire à la cohérence d'une telle société tant le trait est forcé dans cette société qui n'est décrite que par ses travers.

"Disons qu'il faut bien se donner une chance. Après tout, Slawick Podkosov n'est pas devenu celui qu'il est en ne mangeant que du chou et de la betterave.

- Je doute quand même que son père l'ait gorgé d'anabolisants jusqu'à le faire gonfler comme une citrouille de concours pour comice agricole.

- Allez, je ne suis pas un monstre, hein, je lui donne aussi un verre de vodka pour éliminer les effets secondaires. Si ça a protégé les habitants de la région de Mourmansk contre les radiations quand leur cimetière à sous-marin a explosé, c'est que c'est bien assez bon pour rendre ce truc inoffensif."

Enchaînement, oscillant entre absurde et cynisme sans jamais véritablement marquer l'esprit. On ne s'attache guère au personnage et on se demande s'il n'en va pas de même pour l'auteur vu la facilité avec laquelle il effacera l'un d'entre eux sans y revenir.

Bref, Sovok est un échec de l'ampleur de la réussite de Wastburg. L'essai n'a pas été transformé et c'est bien dommage.

 

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Commentaires
G
Etrange. Ce n'est vraiment pas l'impression que m'a laissé le roman. Les goûts et les couleurs...
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