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Les lectures d'Efelle
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8 octobre 2015

Booming de Mika Biermann

 

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Au saloon, quatres hommes jouent au poker : Jack Hass, Sir Thomas Geck, Bill Gordon et Samuel Sisserfinger. Jack et Bill boivent du rhum, Sir Geck du lait de chèvre et Sam l'Idiot de l'eau. A eux quatre, ils comptent six yeux : Jack a perdy l'oeil gauche en chevauchant dans la forêt, Bill a contracté une maladie qui a rempli son orbite droite d'une matière blanche et spongieuse ; et trente-sept doigts : Hass en a perdu deux de la main gauche en pêchant à la dynamite, et Sam l'Idiota sacrifié son pouce pour sortir d'un piège à renard. Il tient ses cartes gauchement dans sa main mutilée et perd à tous les coups. En quelques semaines, il a perdu jusqu'à sa ceinture, jusqu'à ses bottes, qu'on lui laisse. Il n'a plus rien ; il continue à perdre, à perdre rien, à ne jamais gagner. Il est quand même content.

Lee Lightouch, peintre européen jouant au touriste et Pato Conchi, colombien à la recherche de son aimé arrive à Booming, obscure bourgade de l'ouest américain. Un village sous la coupe du bandit Kid Padoon et de sa bande. Lors de l'arrivée du duo, le temps va dérayer, se figer, repartir en arrière, générant plusieurs histoires divergentes, convergentes, ou s'entrecroisant dans l'impossible.

Sur une toile de western assez classique, même si un petit peu déjantée, Mika Biermann dresse donc plusieurs histoires à fin multiples, ne s'interdisant aucun délire, notamment en poussant le concept de western quantique jusqu'à un absurde "cercueil de Schrödinger".

Conchi n'est pas bête. Il se rend bien compte qu'il a un trou dans la cuisse, la bite à l'air, un revolver dans la main, qu'il s'apprête à foutre le bordel dans un bordel dans un village hanté. En d'autres occasions, il aurait opté pour la prudence, une retraite stratégique, un petit voyage au vert. Mais vient un moment où la patience d'un homme arrive à bout. Il ressent alors le besoin impérieux d'agir. C'est ainsi qu'on gagne les grandes batailles. C'est ainsi que l'Ouest fut conquis. The West was won.

Bien qu'amusant, Booming met du temps avant de prendre de l'ampleur dans son concept en ne développant totalement ses destins que vers la fin du recueil. Un bon moment, agréable mais qui l'a laissé sur ma faim et me luit fait préféré Un Blanc, plus fou dans mon souvenir.

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