Les Machines sauvages de Mary Gentle
Elle demeura parfaitement immobile, attentive au moindre mouvement d'hommes qui s'éveilleraient, et s'orienta. Le camp du Lion derrière elle ; ici, la route du Sud, de Dijon vers Auxonne à deux kilomètres en avant, de l'autre côté de prairies et d'une armée d'invasion.
Une pensée envahit son esprit. Mais, bien sûr, je pourrais me contenter de poursuivre ma route. Rester à l'écart de Dijon. Continuer. Laisser derrière moi Floria et le Faris, la compagnie, et les Machines sauvages : tout abandonner, parce que tout a changé, désormais ; je n'ais jamais eu d'autre envie que d'être soldat.
C'en a été fini sur la place à Carthage. C'en a été fini quand j'ai été contrainte par quelque chose de me mettre en marche vers les pyramides, vers les Machines sauvages.
Cendres s'est échappé de Carthage, retrouvé une partie de ses troupes et échouer à détruire le Golem de Pierre, la machine tactique de Carthage. Secoué par la perte d'un de ses proches, le risque de perdre le contrôle de son esprit et poussé par le désir de retrouver les quelques proches qui lui reste, Cendres rejoint la Bourgogne, un des derniers territoire chrétien à ne pas avoir été recouvert par les ténèbres des entités cachés derrière l'empire wisigoth de Carthage...
Débute alors le récit du "Siège périlleux", imposé à Dijon. Face à son alter ego carthaginois qui commence à perdre les pédales, Cendres doit compter avec un Duc agonisant mais extrêmement lucide puis avec les étranges coutumes de succession bourguignonne. Sans oublier les nouvelles voix dans sa tête....
Le filet d'inquiétude dans son ventre se changea en un pincement net.
"C'est ça le problème avec les armures, observa-t-elle sur ton songeur. On est sanglé dedans. Impossible d'aller chier en vitesse quand il faut.
- Ah ! La dysenterie : la bonne excuse du guerrier.
- Godfrey !" Cendres s'esclaffa, amusée et horrifiée.
"Mon enfant, tu as oublié ? Je t'ai suivie pendant huit ans au fil des camps militaires. Je m'occupais du train des bagages. Je sais qui fait la lessive après une bataille. On ne peut rien cacher aux lavandières. La couleur du courage, c'est le brun.
- Pour un prêtre, Godfrey, tu es un individu profondément répugnant !
- Si j'étais encore un homme, je serais à tes côtés.
Avant dernier tome et pour le moment indéniablement le plus réussi pour le moment, l'incertitude règne sur les deux camps et la narration du siège de Dijon est des plus captivantes jusqu'au final, surprenant et mémorable, ancrant définitevement le récit dans le champ de la science fiction. Un excellent moment.