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Les lectures d'Efelle
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14 juin 2015

Origines de Laurence Suhner

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Conclusion de la trilogie QuanTika de Laurence Suhner, Origines déstabilise par son changement de contexte, les protagonistes survivants étant désormais à l'intérieur du Grand Arc, dont l'environnement tranche radicalement avec le contexte hyper technologique des humains et la désolation glacée de Gemma...

Devant lui se déroulait, par strates, une nature sauvage : arbres gigantesques aux allures de conifères, fougères ; palmiers tricornes ployant sous leurs grappes de fruits colorés. Partout des lianes enserrant des troncs séculaires, des explosions de feuilles suintantes de rosée, de fleures aux corolles démesurées et bariolées, des herbes folles, tantôt lisses tantôt épineuses sur lesquelles il s'écorchait les doigts. Une forêt tropicale inconnue, dense et saturée de nuances de vert, éclatante de réalité, sur laquelle s'attardait, par pure paresse, une brume matinale.

Et au-delà de cette surenchère de chlorophylle déferlaient les rouleaux impétueux d'une autre étendue, céruléenne celle-ci, ondulante, miroitante, sans limites.

Confronté à l'immensité d'un vaisseau monde dont ils ne peuvent saisir les principes de fonctionnement, le groupe d'humain est désemparé et désorienté... Seuls Ambre et Haziel vont de l'avant, poussé par leur propre obsession. Suivre Tokalinan pour Ambre, retrouver Ambre pour Haziel. Quoi qu'il en soit, écraser par la gravité supérieure ressentie au sein du Grand Arc, la petite troupe devra s'adapter et se résigner à faire cause commune avec le Timhkan, plus rien ne les attendant dans le système solaire d'Alta Mira. Mais il leur sera difficile de confier leur vie au représentant d'une espèce qui a maîtrisée la physique quantique avant d'avoir inventé la roue.

Maya s'agita :

- Petro, ça me paraît évident ! Le but visé par les Bâtisseurs était d'isoler l'Entité au coeur de la planète, de l'enfermer dans le Bunker et sa cuve et d'y ajouter par-dessus une bonne cryosphère, histoire que personne n'entende plus jamais parler de Uoun-ké-da. Modifier l'orbite de Gemma, de façon à ce qu'elle devienne excentrique, et le tour était joué !

- C'est un peu simpliste, mais l'idée y est, fit Stanislas.

Commence alors sous l'égide de Tokalinan, une longue marche à travers le Grand Arc vers Timhkâ, sa planète d'origine. Un long cheminement où les tensions avec l'extra-terrestre et au sein du groupe s'accroîtront jusqu'à leur dispersion lors de leur arrivée dans le système solaire de Bantak....

Haziel l'écoutait d'une oreille distraite. Tandis qu'il disposait les cailloux - un gros plat ici, un petit rebondi là, pour boucher un trou -, une idée nouvelle se formait dans son esprit, inspirée par la scène à laquelle il venait d'assister : il se demandait si les Timhkans étaient réellement les Bâtisseurs, la civilisation évoluée qui avait érigé les vestiges sur Gemma et laissé le Grand Arc en orbite, ou, au contraire, des créatures d'une autre provenance qui s'étaient contentées de profiter des prouesses de leurs prédécesseurs. Comme des utilisateurs fortuits, ou de vulgaires parasites. Mais d'où sortaient-ils dans ce cas ? On en revenait toujours à cette fumeuse histoire d'oeuf et de poule... Ou d'Ouronboros se dévorant la queue, pour employer une métaphore de Stanilas.

Il poussa un profond soupir. L'argument, boiteux, ne faisait qu'ajouter une couche de complexité au problème. Non, il s'était sans doute passé un évènement dans l'existence des Timhkans qui les avait plongés dans la sauvagerie de leurs origines. Ou peut-être ne fallait-il par chercher si loin : les douze mille ans auxquels remontait l'édification des vestiges de Gemma suffisaient à expliquer leur déclin. Sur Terre, comme partout ailleurs, les cultures naissaient et périclitaient. Un effet collatéral de l'écoulement du temps.

Une dispersion qui donnera lieu à une nouvelle série de randonnée en milieu hostile, une partie quelque peu redondante dont la longueur est démultipliée par l'éparpillement de la troupe... Récit d'aventures sans autre intérêt que retarder l'apothéose du dénouement.

Au vu des deux premières parties du récit, on ne peut être qu'un peu déçu à la lecture d'Origines, tant le temps passé avant la résolution est long et globalement stérile... Les deux premières parties semblent répétitives et peu riches en intrigues, se résumant pour l'essentiel au choc ressenti par les humains face à leur nouvel environnement ou à la réalisation de l'ampleur du voyage accompli... Une illustration parfaite de la déclaration d'Arthur C. Clarke "Toute technologie avancée est magique" mais tendant à se répéter un peu trop.
Il n'en reste pas moins que Laurence Suhner rectifie le tir avec brio dans la dernière partie du roman non seulement avec la rencontre avec les Timhkans mais aussi dans sa résolution du problème posé par l'Entité. Un final mélangeant adroitement mythe et physique quantique.

Si le final est réussi, le bilan reste mitigé, tant la seconde partie est longue et la dernière relativement courte. J'ai refermé ce livre avec le sentiment que des pistes supplémentaires auraient pu être suivies dans la conclusion, notamment concernant le devenir des humains autour d'Alta Mira. L'impression tenance que la seconde partie a cent pages de trop qui manquent à la conclusion... Un bon moment sans plus, tellement ce dernier acte aurait pu être mieux.

 

 

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Commentaires
B
Et concernant la trilogie dans son entièreté, maintenant que tu l'as terminé, tu la conseilles ?
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