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Les lectures d'Efelle
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14 juillet 2020

Harrison Harrison de Daryl Gregory

9

 

Avec ce roman, Daryl Gregory revient dans l'univers de Nous allons tous très bien, merci, en accentuant le caractère Lovecraftien de cet univers.

Enfant Harrison a perdu une jambe lors d'un accident en mer qui a coûté la vie à son père. Bien des années plus tard, sa mère, biologiste marine, l'entraîne à Dunnsmouth pour tenter d'étudier les aller et venues d'une espèce de poulpe géant. Harrison devra s'adapter à son nouveau lycée. Batisse antédiluvienne où tout le monde se ressemble étrangement...

J'entendais le murmure des voix des élèves, des bruits de pas, sans qu'il soit possible d'identifier leur provenance. Les murs de pierre humide renvoyaient des échos traitres ; on aurait juré trouver des salles de cours occupées dans cette aile du bâtiment, pourtant les portes, quand je les dénichai, semblaient closes depuis des années. D'autres passages partaient du corridor selon des angles bizarres, certains si faiblement éclairés que j'utilisai l'écran de mon téléphone en guide de lampe torche. D'autres restaient plongés dans d'épaisses ténèbres ; ceux-là, je ne les empruntai même pas. Je n'avais toujours pas de réseau. Si je venais à tomber dans un escalier, personne ne me retrouverait.

Dans une ville dont le nom rime dangereusement avec Innsmouth, il ne fait pas bon être océanographe. La mère d'Harrison disparait en mer...

J'en avais marre des mensonges.

L'océan était un assassin - je le savais depuis l'âge de trois ans. Mon père était, d'après tout son entourage, un nageur émérite et robuste qui avait passé bien des heures dans l'eau ; mais même l'humain le plus expérimenté ne pouvait survivre bien longtemps dans un tel environnement. Nous y étions des instrus. Inutile de s'imaginer des monstres grouillant de tentacules ou des créatures à la peau huileuse et aux dents acérés venant dévorer les jambes des enfants ; une simple méduse venimeuse suffisait à vous faire la peau. L'hypothermie et la déhydratation sapaient vos forces. La gravité vous entraînait vers le fond.

Nous étions des chimpanzés. Et des chimpanzés n'ont rien à faire dans l'eau.

Difficile pour Harrison de croire totalement à la thèse de la disparition en mer... Il se débattra dans une ville où les autorités semblent suspectes mais heureusement Dunnsmouth n'est pas Innsmouth, et les années 30 sont loin dans le passé. De l'aide des plus innatendues lui viendra pour entretenir un petit espoir.

Daryl Gregory joue ici avec les codes lovecraftien en y ajoutant un psychopathe de son cru, l'ensemble est efficace et respectueux. On part dans l'idée d'une pastiche pour finir avec une ambiance inquiétante. Les illustrations intérieures renforçant cette dernière. Efficace et prenant, un bon moment.

 

Les avis de Gromovar et Anudar.

 

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