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Les lectures d'Efelle
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1 juillet 2015

Le mercenaire de Mack Reynolds

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Rares sont les sociétés humaines, qui, d'une façon ou d'une autre, n'ont pas permis à l'homme compétent ou hypocrite, intelligent ou opportuniste, courageux ou fort, de se frayer un chemin jusqu'au sommet. J'ignore à quelle catégorie j'appartiens, mais je refuse de rester dans les sections les plus basses d'une société stratifiée. Suis-je assez clair ?

La guerre froide et l'équilibre de la terreur ont conduit à un désarmement global sans pour autant supprimer les conflits armés. A défaut d'affrontement entre états, les sociétés privés américaines ont substituées le jugement de dieu aux procès. Les deux parties en présence convienne de l'ampleur de l'affrontement et du lieu, ensuite à chacune de recruter des mercenaires et de lancer une boucherie avec un armement strictement postérieur à 1910 suite aux accords de désarmements mondiaux.

Les médias se sont emparés de ces affrontements, les transformant en spectacle de masse, divertissement ultime d'un lumpenprolétariat disposant d'un confort respectable mais d'aucune possibilités d'ascencion social. Reste le métier des armes pour avoir un faible espoir d'évolution sociale. Joe Mauser est un mercenaire vétéran, issu des basses castes son courage, son talent et sa détermination lui ont permis d'accéder à la caste intermédiaire mais il en veut plus...

Un affrontement dont l'issue semble connue d'avance, lui semble l'opportunité idéal pour faire un grand bond dans la société en appliquant une théorie qu'il développe en secret depuis quelque temps... Le tout étant de convaincre ses supérieurs de le laisser jouer sa partition.

Les jeux de Rome sont revenus, cent fois pire. Du sang et un sadisme viscéral. L'assouvissement des frustrations dans la douleur de l'autre. Nos Inférieurs sont aussi inutiles et frustrés que l'était la plèbe romaine. Ils sont potentiellement aussi dangereux que la foule qui jadis domina Rome. L'automatisation, la deuxième révolution industrielle ont éliminé, au nom de l'efficacité, la nécessité de leur travail. Alors nous leur donnons du pain et des jeux. Et chaque année, les jeux doivent être plus sadiques et plus meurtriers, sinon les gens ne sont pas satisfaits. Autrefois, il suffisait de mettre le chaos en fiction : les cow-boys contre les Indiens, les gangsters ou les GI contre les nazis, les Japs ou les cocos. Mais c'est du passé. Maintenant il faut du vrai sang et de vraies tripes.

Malgré son approche très militariste, Mack Reynolds évite de sombrer dans le récit de combat de manière assez maligne, l'essentiel de la nouvelle portant en fait sur les échanges provoqués par la volonté féroce d'ascension sociale de son protagoniste. Une critique sociale efficace et plaisante à lire.

Il m'a donné envie de le lire : Nébal.

 

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