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Les lectures d'Efelle
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31 juillet 2011

Dilvish le damné de Roger Zelazny

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Libérateur de la cité de Portaroy, Dilvish a disparu brusquement ne laissant derrière lui qu'une statue à laquelle les habitants reconnaissants de Portaroy ont fait une place de choix... Des siècles plus tard, alors que Portaroy est assiégée, la statue laisse place à Dilvish tout juste échappé des enfers grâce au concours d'un étalon d'acier noir, apparemment démoniaque...

- Il l'a changé en pierre !

- En effet. Dilvish a passé sur cette place plus de deux siècles. Il a lui-même servi de monument à sa gloire, la poing levé pour affronter les ennemis de la ville libérée par ses soins. Nul n'a jamais su ce qu'il était advenu de lui, mais ses amis ont vieilli puis sont morts, tandis que sa statue restait là, immuable.

- Il dormait dans la pierre.

- Non, l'Innommable n'a pas la malédiction aussi tendre. Pendant que le corps du malheureux se figeait, pétrifié dans son accoutrement guerrier, son esprit était banni jusqu'en l'Enfer le plus profond où le sorcier pouvait l'expédier.

- Oh...

Après avoir sauvé Portaroy une nouvelle fois, Dilvish se mettra en quête du responsable de ses siècles de damnation, le puissant mage Jélérak. Ce dernier étant quelque peu insaisissable et disposant de nombreuses places fortes, la vengeance de Dilvish se traduira par une errance plein de surprises et de péripéties inattendues... D'une rencontre avec un prétendu seigneur vampire jaloux à des magiciens ou dieux facétieux en passant par un coupeur de bourse surprenant.

- Vous allez en pèlerinage au sanctuaire, vous aussi ?

- Quel sanctuaire ?

- Celui de la déesse Souffrance, sur la colline.

Rogis montrait la piste, qui menait au sommet de l'éminence la plus proche.

- Non, j'ignorais jusqu'à l'existence de cette fameuse Souffrance. Dispose-t-elle de pouvoirs particuliers ?

- Elle a le don d'absoudre les meurtriers.

- Vraiment ? Serait-ce la raison de votre pèlerinage ?

- Oui et je l'ai déjà fait plus d'une fois.

- Vous venez de loin ?

- Non, je vis un peu plus haut sur la route. Ca rend les choses nettement plus simples.

- Je crois que je commence à comprendre de quoi il retourne.

- Tant mieux. Si vous aviez l'amabilité de me donner votre bourse, vous éviteriez à la déesse de se fatiguer à accorder une absolution supplémentaire.

Avec onze nouvelles et un roman, Roger Zelazny a dressé une petite saga de fantasy très agréable, marqué par quelques images déjà aperçu dans d'autres de ses oeuvres (notamment un personnage semblant échappé de Royaumes d'ombres et de lumières), assez originale dans ses rebondissements. La forme des textes donnent un ensemble assez elliptiques ce qui n'est pas désagréable et donne un certain dynamisme à la narration.

Il reculait toujours, donnant des signes de fatigue qui n'étaient pas totalement feints, étudiant le style du chaman, clignant des yeux à cause de la lame de feu. Il lui semblait avoir plongé la main dans un four. Pourquoi s'était-il précipité à l'aide d'une malheureuse qu'il savait condamnée, alors que les chances étaient à ce point contre lui ?

Une vision lui traversa brusquement l'esprit. Une autre nuit, il y avait bien longtemps ; une autre victime, promise au sacrifice par un autre magicien ; les conséquences de ses propres actes... Il sourit : voilà, il avait recommencé... et il recommencerait encore, le cas échéant, lui qui s'était souvent posé la question, pendant une éternité de souffrance. Un instant, il entrevi brièvement quelque chose de son être profond : il avait craint que les épreuves ne l'eussent brisé, mais force lui était de constater qu'il n'avait pas changé.

Le monde dépeint par Zelazny est assez sympathique tant par ses divinités oubliées ou issues de l'imaginaire de Lovecraft que pour ses magiciens savourant avec délectation le luxe que leurs activités leur ont procurées. Dilvish de son côté est assez sympatique, mélangé étonnant de noblesse et de pragmatisme faisant de ce recueil une lecture agréable, "la cité divisée" m'ayant semblé en être le seul moment faible.

 

L'avis de Cachou

La chronique de Délices et Daubes

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Commentaires
G
Je ne connaissais que de nom, intéressant :)
E
Je lui préfère Mérytha et son chevalier, la carte de Souffrance ou le démon et la danseuse pour ce qui est des nouvelles.
C
Oh, "La cité divisée" a justement été la nouvelle qui m'a emportée et qui m'a complètement immergée dans cet univers, donc ma préférée du recueil.
Les lectures d'Efelle
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