Anthologie officielle des utopiales 2010
Après la préface de Pierre Bordage sur les frontières du genre qui m'a plutôt convaincu, c'est Vincent Gessler qui ouvre la bal avec Miroirs du Ciel. Un texte assez contemplatif sur les difficultées de cohabition entre les membres du colonie perdue et les terriens qui les ont retrouvés et entendent bien imposées leurs vues. L'inspecteur Hans Till chargé de suivre les opérations de pacification suivra un cheminement des plus prenants... Un texte très réussi qui confirme ma bonne opinion sur Vincent Gessler.
Avec La Chose, Peter Watts donne la parole à l'extra-terrestre du film de Carpenter. Surprenant, dépaysant et superbe réussite et hommage. Un très bon moment.
La fête de la comète de Juan Miguel Aguilera nous plonge dans une allemagne des années 30 alternatives mais fondamentalement pas très différente. Univers parrallèles et enjeux globaux, je n'ai pas été emballé, l'histoire m'a semblée vaine.
Dans Reviens, Carol ! dote un petit échantillon de l'humanité de la faculté de se téléporter. Une nouvelle efficace qui étudie toute les implications tant sociales que physiques du phénomène. Un très bon moment.
Iain McDonald met en place une ambiance à la fois désabusée et onirique pour sa conclusion dans Le vieux cosmonaute et l'ouvrier du bâtiment rêvent de Mars. Regrets et rancoeur suite à une conquête martienne avortée d'un côté et quotidien désanchanté de l'autre. Une improbable rencontre magnifiquement contée. Un excellent moment.
La ville féminicide est l'occasion pour Thomas Day d'aborder la disparition de centaines de femmes dans la ville mexicaine frontalière de Juarez. Un texte violent et amoral mais sans excès, la narration est parfaitement maîtrisée dans ce conte atroce.
Lucius Shepard avec Le Chasseur de Jaguar livre un texte superbe sur la disparition d'une culture dans un coin désenchanté d'Amérique du Sud. Un texte très fort, superbement mené.
Le recueil se termine avec Les rivages extrêmes de la mer intérieure de Justine Niogret, un récit introverti dans un univers post apocalyptique qui ne m'a pas convaincu. La fin tombant quelque peu à plat.
Avec une majorité de bons textes, cette anthologie se révèle plus que satisfaisante et à recommander. Une réussite !
Une lecture commune avec Lhisbei et Gromovar.
L'avis de Tigger Lilly et du Traqueur Stellaire.
Et parce que Lhisbei a écrit :"Et parce que la nouvelle de Ian McDonald nous parle de Mars, celle de Vincent Gessler nous emmène sur une exo-planète et que celle de Justine Niogret est pour moi du post-apo, j'appose solennellement une guirlande de logos", je fais de même.