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28 novembre 2016

Les contrées du Rêve de H.P. Lovecraft

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Mais l'étoile Polaire, elle n'a pas bougé d'un iota dans la voûte noire. Elle continue de briller d'un air mauvais en clignant hideusement, semblable à un oeil dément qui s'efforcerait de transmettre je ne sais quel étrange message, et qui aurait tout oublié, sauf qu'il avait autrefois un message à transmettre. J'arrive parfois à dormir, quand il y a des nuages.

Nouvelle traduction par David Camus des nouvelles de Lovecraft portant sur le rêve et les Contrées du Rêve. Les textes agencés par le traducteur conduisent à l'épopée de Randolph Carter. Un voyage permettant d'aborder progressivement une fantasy particulière dont il me semble qu'on retrouve les accents dans les textes de Clark Ashton Smith. Des textes élégants, dépaysants et assez prenants, je retiens notamment La quête d'Iranon et Celephaïs.

Plus il se retirait du monde, plus ses rêves devenaient merveilleux ; et c'est en vain que l'on aurait essayé de les retranscrire. Kuranès n'était pas moderne. Il ne pensait pas comme les autres écrivains, qui s'efforcent de dépouiller la vie de ses robes brodées de mythes et de montrer dans toute son horrible nudité cette chose répugnante qu'est la réalité. Kuranès, lui, ne se souciait que de beauté. Quand l'expérience et la vérité échouèrent à la révéler, il partit la chercher dans l'illusion, dans l'imagination, et la trouva sur le seuil même de sa maison, parmi les souvenirs nébuleux des contes et des rêves d'enfants.

Quoi qu'il en soit au fil des textes et des années Lovecraft a bâti un édifice menant à l'imposante Quête onirique de Kadath l'Inconnue. L'occasion pour Lovecraft de rappeler ses nouvelles précédentes, comme la légère Les chats d'Ulthar.

Poursuivant un rêve dans le rêve, Randolph Carter, maître rêveur, arpentera les Contrées du Rêve pour trouver une cité merveilleuse dont les dieux lui interdisent l'accès. L'aventurier sera confronté à de nombreux périls non pas pour trouver sa cité mais pour plaider sa cause auprès des dieux. Bien qu'un peu trop longue à mon goût cette nouvelle véhicule beaucoup d'ambiances très différentes avant de revenir vers l'univers habituel de Lovecraft. Un bon moment. La Clé d'argent prolonge le charme de la quête avec le mérite de la brièveté en plus de l'élégance mais le soufflet retombe avec A travers les portes de la clé d'argent...

Un recueil plaisant même si mon bilan reste mitigé, l'ambiance retombant avec les derniers textes. Quoi qu'il en soit je ne regrette pas cette découverte d'une facette de Lovecradt que je ne connaissais pas et l'expérience dépaysante.

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Commentaires
S
Le témoignage de Randolph Carter est bon, La quête onirique de Kadath dans les moments où il fait du Lovecraft, A travers les portes pareil, j'en oublie peut-être un mais c'est à peu près tout. Le reste est généralement nul (han, la quête d'Iranon...), je ne peux que soulever ma barbe (bon ok j'en ai pas) quand on vante la part "onirique" de ces fables de HPL, qu'on s'étonne ou s'émerveille du pseudo-don poétique qu'il y déploie. Qu'on compare donc en cet aspect à son modèle, non pas Smith mais l'également négligé Lord Dunsany (celui de L'épée de Welleran, Contes d'un rêveur), pour voir à quel point il nous offre une imitation insipide, sans novation et encore moins de verve, à quel point il a eu raison d'écarter ça : il a beau avoir bricolé de meilleurs vers avec le temps, la poésie lui aura plutôt échappé.
S
Vendu !
L
Il faudrait que je relise ce recueil que j'avais bien aimé globalement, mais j'ai quand même eu un peu l'impression d'être passé à côté de Kadath, que j'avais trouvé long et fastidieux, à cause notamment du tout descriptif et de l'absence totale de dialogues.
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