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Les lectures d'Efelle
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17 avril 2013

Les soldats de la mer de Yves et Ada Rémy

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Trois petits états déclinants s'unissent dans une fédération. Les ennemis sont à ses portes, les conflits rythmeront son existence.
L'occasion de mettre en scène des militaires, en campagne ou garnison, aux prises d'évènements échappant à la raison. En effet dans ce monde à la fois proche et différent du notre au début du 19eme siècle, le fantastique est omniprésent.

Loosbeck est mort et ce ne sont pas les corneilles, ces oiseaux ordinairement de mauvais augure, ou les freux, qui lui rendront la vie. L'ombre se coule dans ses casemates crevées, se noie dans les magasins, bascule dans les corps de logis sous le vent aigre qui tourmente les toitures ruinées. Loosbeck, c'est l'ombre du passé, noire et frissonnante, c'est la nuit.

L'ambiance gothique douce amère, portée par une langue travaillée et agréable, est réussie. Avec l'expansion de la Fédération qui passe de nation sur la défensive à empire conquérant, les récits se diversifient tout en gardant une nature intimiste. Les protagonistes étant assez souvent isolés des leurs par l'expérience qu'ils endurent. Créatures étranges prospérant aux marches de l'empire, romance avec des créatures éphémères, double surgissant du champ de bataille, fantomes vengeurs, lieux tabous. Le fil conducteur nous conduit gentilment jusqu'à la révélation finale, pensée pour lier définitivement les différentes histoires et donner un sens à la fresque.

- Qui êtes-vous, Venta Vareze ?

- Est-ce votre coeur, commandant, qui désire en savoir davantage ?

Elle eut un sourire si enjôleur que Santos l'eût volontiers prise dans ses bras et embrassée violemment.

- Ou ne cherchez-vous qu'à infirmer ou confirmer un récit fait sur mon compte par celui de vos amis qui me regarde avec stupeur, renverse les verres, ne présente pas d'excuses et s'enfuit comme une brute.

Les yeux de Venta flamboyèrent de haine.

- Vous ne vous appelez pas Venta Vareze, dit-il avec effort.

- Non.

- Votre accent n'est-il pas entendu à Argos ?

- On l'entendait, commandant. Argos n'est plus qu'une ville morte. Les Fédérés sont passés, les palais sont désert, ah ! les belles ruines, les belles compositions savantes, pilastres solitaires, fenêtres béantes, pans de murs fragiles...

Si toutes les histoires contées ici n'emportent pas l'adhésion, la plupart sont réussies voire même excellentes quand il s'agit de Chut ! Mon lieutnant ou de La maison aux engoulevents. Les ambiances et situations sont variées, étranges, glaçantes ou amusantes. Ce roman n'a pas pris une ride et constitue un très bon moment.

Les avis du Pendu, de Nébal et de Gromovar.

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Commentaires
E
Pas trop d'accord Lune, s'il y a bien des nouvelles au début il y a aussi une réelle volonté de lier le tout en un seul roman. Bref, je ne revendique pas le défi avec celui ci. Par ailleurs, j'ai encore des recueils pour l'alimenter.
L
Je pense que ça peut entrer dans le JLNN, qu'en penses-tu ? Il me semble que j'ai déjà intégré la chronique de Gromovar ;-)
L
Celui-là, je n'ai pas l'intention de le laisser passer !<br /> <br /> Content de voir qu'il est vraiment à la hauteur (même si on le savait déjà, à travers ses multiples rééditions) ! ;)
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