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Les lectures d'Efelle
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19 décembre 2010

Evadés de l'Enfer de Hal Duncan

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Quatre individus différents que rien ne relie si ce n'est qu'ils sont morts, de manière violentes et sont destinés aux Enfers...

Il croise d'autres passagers sur la passerelle qui surplombe le pont inférieur, tous habillés d'une façon aussi délirante que ceux du dessous, et en aperçoit d'autres encore à travers la vitre d'un compartiment de places assises. Soudain, la vue à tribord attire son regard. par-delà le bastingage et la balafre d'un fleuve en hiver, malgré les nuages bas et le brouillard, il aperçoit un horizon qui n'est pas sans évoquer Manhattan, mais un Manhattan délabré, désert. On dirait que toutes les fenêtres de la ville des gratte-ciel ont explosé, que tous les bâtiments ont été mitraillés ou bombardés, que chaque surface visible est badigeonnée de poussières et de cendres.

Eli, suicidé est condamné à l'oubli en errant dans les rues jusqu'à ce que les autorités se souviennent de son existence.

"Ce petit camé ne raconte que des bobards, mais il a raison sur un point. Ici, personne n'en a rien à foutre de toi. Pas plus que quand t'étais en vie. Pas plus que toi tu ne te soucies des autres. C'est ça, l'Enfer, pour nous."

Belle, prostituée assassinée doit revivre quotidiennement les pires moments de son existence. Matthew, homosexuel sera "soigné". Seven revivra ce qu'il a subit et fait subir. Ce dernier est un dur, un enragé. Contre toute attente après un temps interminable de torture, il réussit à fausser compagnie à ses geôliers et à se frayer un chemin sanglant dans l'Institut...

C'est un avantage relatif, parce qu'il est tout seul contre une tripotée d'enfoirés, mais bon, il est en Enfer et putain, s'ils avaient des couilles, ces sales fils de pute ne se trouveraient pas dans cette situation. D'autre part, les probabilités, ça ne veut rien dire dans une logique faussée, dans un labyrinthe de couloirs qui ne vont nulle part, et Dieu sait quoi d'autre, putain ! Et si c'est la logique des cauchemars, dans ce cas-là, ce sont toujours les monstres qui gagnent.
La survie du plus méchant.
Il lui suffit donc d'être le pire de tous les fils de putes de l'Enfer.

La rage meurtrière de Seven n'est pas une nouveauté mais se grefferont à sa course aveugle Matthew dont les espoirs leurs permettront d'échapper à un premier dédale... Simultanément Belle profitant du désordre semé par Seven, réussit à échapper à son tortionnaire de l'après-midi, sa fuite lui fera croiser la route d'Eli... Quand les deux groupes de fuyards se recontreront, se produira alors une alchimie imprévue, chacun apportant l'élément nécessaire à l'avancée du groupe. Une descente qui les conduira aux tréfonds de l'Enfer vers une révélation et peut-être la clé de la sortie.

Evadés de l'Enfer, moins enlevé que le diptyque Vélum - Encre, strictement linéaire, n'en reste pas moins assez entrainant. Pas trop long et mené à rythme d'enfer, il se laisse dévorer. La vision de l'Enfer d'Hal Duncan est assez originale empruntant tant aux grecs qu'à la chrétienté largement modernisée question châtiment. La révélation et la conclusion sont sympathiques.
Ce n'est pas le meilleur roman de Hal Duncan mais un petit roman malin et très entrainant.

Les avis de : Gizeus et Anudar.

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Commentaires
J
Il est dans ma pile, et je l'ai proposé au Cercle d'Atuan pour le lire en février. Si il ne passe pas, je le lirai peut-être avant. Cela semble une bonne aventure distrayante, rythmée et assez bien relevée. L'interview de Hal Duncan sur Le Cafard Cosmique est assez bien faites et en relation à ce livre-ci. Mais il faudra bien un jour que je lise "Encre" et "Vélum".
E
Houlà ! Vaste question.<br /> Des multiples univers qui composent la réalité, et des individus qui passent de l'un à l'autre se menant une guerre pour sa possession, et celle du livre qui la représente. L'intrigue s'intéresse aux individus qui refusent de prendre part aux conflits et sont traqués par les deux bords. C'est très allégorique et totalement non linéaire.<br /> <br /> Un extrait d'Encre :<br /> "Il ne devrait pas exister mais il existe, ce truc impossible, ce livre volé dans un caveau et trimballé partout dans le Vélum. Fabriqué avec de la peau d’ange dans l’éternelle Kentigern, forgé à Paris en 1939, ouvert à Berlin en 1929… Perdu et volé, détruit, refait, réécrit, ce Livre a connu autant de péripéties que le monde lui-même, et il les renferme toutes dans son anneau de Möbius du temps et de l’espace, et toutes ces histoires contradictoires se sont amalgamées en un seul conte confus et c’est bien une sorte de vérité, certes, mais truffée d’inconsistances, de digressions, d’interpolations et d’interprétations erronées, de fictions racontées comme des faits, de faits racontés comme de la fiction. Il y a les vérités et les demi-vérités, et il y a les mensonges, les mensonges innocents, les mensonges maudits. Et il y a les histoires, qui sont tout cela à la fois."<br /> <br /> Mes chroniques :<br /> http://efelle.canalblog.com/archives/2008/10/31/11181349.html<br /> <br /> http://efelle.canalblog.com/archives/2009/12/03/16023695.html
A
Merci pour le lien, je vais m'empresser de te rendre la pareille.<br /> <br /> Je ne conteste pas que ce petit bouquin se lit... à un rythme d'enfer (bien trouvé, au fait). Mais j'attendais quand même mieux. De quoi parle le dyptique Vélum-Encre ?
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