Cendres de Thierry Di Rollo
Cendres est un petit recueil aux ambiances très sombres mais variées, le seul point commun entre ses différentes nouvelles étant peut être l'ironie ou le cynisme qui finalement triomphe.
Les réfugiés comptent leurs pas, où qu'ils aillent. D'ailleurs, où aller vraiment ? Jusqu'aux barrières qui délimitent la zone ? Tout le monde, ici, s'y est risqué au moins une fois pour finalement comprendre qu'on ne peut pas s'évader. Et les rares inconscients l'apprennent à leurs dépens ; on aperçoit en effet, quelquefois, un corps carbonisé répandu sur le parterre de cendres, masse de chair grillée piteusement recroquevillée, au pied de l'enceinte ; et longtemps les relents de carne brûlée viennent flotter sur le camp. Longtemps. Dans l'indifférence la plus totale des survivants. Et parce que, au bout du compte, cela ne constitue jamais qu'une puanteur de plus, dans cet enfer irrespirable.
Cendres prend place au sein d'un étrange camp de réfugiés qui a des relents de camps de concentration.
Jaune Papillon raconte l'enlèvement d'un clochard pour servir les fins d'un parti politique.
Les Hommes dans le Château narre l'évasion d'une victime des chasses d'un pseudo Comte Zaroff. De l'horreur du domaine au paisible village avoisinant...
Quelques grains de riz porte sur l'obsession d'un richissime fan des Beattles prêt à tout pour réaliser l'adaptation la plus fidèle du texte d'une de leur chanson... Une nouvelle plus intéressante pour sa réflexion sur la signification d'adaption que pour sa fin...
Au final, un recueil très noir mais qui se lit sans déplaisir. Il faudra que je lise d'autres nouvelles ou romans de Thierry Di Rollo.