Le Roi sur le Seuil de David Gemmell
Le Dragon était mort. Il secoua la tête et ferma les yeux. Ananaïs, Decado, Elias, Beltzer. Tous morts. Trahis parce qu'ils avaient cru à l'honneur et au devoir avant tout. Morts parce qu'ils avaient cru que le Dragon était invicible et qu'au bout du compte le bien triomphait toujours.
Tenaka se secoua pour se réveiller. Il mit de grosses branches dans le feu.
- Le Dragon est mort, déclara-t-il à voix haute.
Celle-ci résonna dans toute la grotte. Comme c'est étrange, pensa-t-il. Les mots sonnaient vrai et pourtant il n'arrivait pas à y croire.
Un siècle après Légende, Drenaï est sous la coupe d'un dictateur dément. Après avoir été dissoute, la redoutable unité anti-nadirs, le Dragon, a été anéantie, ses membres attirés dans un piège et massacrés. Tenaka Khan, sans mêlé drenaï - nadir en était un membre éminent. Suite à la dissolution, il s'est exilé au loin. Quand la nouvelle du massacre lui arrive, il décide d'en finir avec le tyran Ceska.
En chemin, il tombera (encore !) sur un prêtre de la Source qui lui révèlera une prophétie.
- La mort m'appelle. Je dois répondre, murmura le mystique. Pourtant le Porteur de torche n'est pas ici.
- Donne-moi le message, vieillard. Je te promets de le faire passer à qui de droit.
Petit à petit des compagnons se grefferont à lui et ils rejoindront les résistants dans les montagnes. Bien qu'ayant remporté quelques succès, leur situation deviendra intenable au fur et à mesure que Ceska lancera des forces de plus en plus importantes contre eux. Ne restera alors plus qu'une seule solution pour le sang mêlé, aller chercher l'aide des tributs nadirs et se mesurer au Roi sur le Seuil.
A force de trop tirer sur la corde, elle casse. C'est le cas avec ce roman sur Drenaï. L'univers est toujours aussi minimaliste que dans Légende et Waylander mais la recette ne fonctionne plus, globalement l'intrigue n'est pas très cohérente Ceska et les Templiers Noirs étant tour à tour vindicatifs puis lymphatiques alors qu'ils sont conscients de la menace.
Si le personnage de Tenaka est bien taillé et le récit qui s'attache à ses pas est plaisant, ce n'est pas le cas pour le reste des personnages à quelques exceptions près (Païen et Rayvan s'en tirant plutôt bien). Le roman compte quelques moments forts mais il ne semble ne rien y avoir entre eux. On s'ennuie, c'est plat, plein de poncifs et donne l'impression d'avoir été expédié.
Un roman dont on peut se dispenser.