( I can’t get no ) Mastication de Jean-Luc Bizien
Il arrive que l’œil capture une silhouette, celle d’un monstre
sur un mur de béton, que l’oreille entende un hurlement surgissant d’une
impasse. On se dit que c’est la fatigue, le stress de la vie moderne, et l’esprit
reprend le dessus, pour retourner à la routine rassurante. En général, c’est ce
qu’il faut faire, parce que la vie est banale, qu’elle n’a rien d’extraordinaire.
Mais parfois il y a un monstre dans le béton, et l’horreur se déchaîne dans l’impasse.
Alors on ne peut compter que sur le Club Van Helsing.
Collection créée et dirigée par Guillaume Lebeau et Xavier
Mauméjean, le Club Van Helsing est une série ayant un auteur différent pour
chaque volume, avec le même cahier des charges en commun : un monstre, un
chasseur.
Le bon temps du vieux Van Helsing est révolu depuis des lustres. On ne course plus les bestiaux dans les cimetières. Finies, les chasses au fin fond de la taïga, avec les porteurs et l’escorte. Terminées, les longues traques, les incursions dans les cryptes, les exhumations à la lueur des torches… Tout ça, c’est du décorum. De la frime pour les romantiques et les écrivains en mal d’inspiration.
Avec Mastication, Jean-Luc Bizien joue avec les mythes du
loup garou et du vampire. Il a collaboré au jeu de rôle, In Nomine Satanis –
Magna Veritas et l’on retrouve bien la dérision et la violence grand guignol de
ce jeu dans son texte.
Vuk, est un chasseur employé par Van Helsing pour traquer
les vampires parisiens. Manque de chance, son chemin croisera celui d’une bande de
loups garou dissidents et voilà notre antipathique chasseur soumis à un odieux
chantage, à l’instigation du chef de la meute dominante.
De l’humour digne de l’Iznogoud de Goscinny, de la dérision
pour tout ce qui concerne le mouvement gothique et de la violence grand
guignolesque. Un cocktail efficace, délassant et rigolo sans chercher plus
loin. Contrat respecté !
J’ai d’abord cru que les Nosferatus étaient de retour. Mais
je n’ai pas entendu de bagnoles ou de motos. Or n’importe quel chasseur vous le
dira, les vampires aiment les moteurs. Ils apprécient le vroum-vroum et le
clinquant. Qui s’étonnera que les morts vivants aiment rouler à tombeau ouvert ?