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Les lectures d'Efelle
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9 août 2015

dieu vous bénisse, monsieur rosewater de Kurt Vonnegut

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Entre 1947 et 1953, la Fondation Rosewater dépensa quatorze millions de dollars. Les donations d'Eliot couvraient tout l'éventail de la bienfaisance, d'un centre de planning familial à Détroit au Greco qu'il offrit à la ville de Tampa, en Floride. Les dollars Rosewater luttaient contre le cancer, les maladies mentales, le racisme, la violence policière et d'innombrables autres fléaux, encourageaient les professeurs d'université à chercher la vérité, achetaient du beau à n'importe quel prix.

Paradoxalement, une des études que finança Eliot portait sur les ravages de l'alcoolisme à San Diego. Quand le rapport lui fut remis, Eliot était trop saoul pour le lire.

La fortune familiale des Rosewater a été bâtie sur une série d'escroquerie et d'exploitations puis fut protégée en étant remise entre les mains d'une fondation, les héritiers ne pouvant en percevoir que les fruits sans toucher au capital. Eliot, le dernier Rosewater de la lignée est un excentrique, alcoolique et naviguant aux frontières de la dépression.

La dernière lubie d'Eliot est de s'installer dans le comté, passablement ravagé économiquement, de Rosewater pour y faire le bien du lumpen prolétariat que ses ancêtres ont contribués à créer... Une oeuvre passablement usante et ingrate. Pendant ce temps, un jeune avocat ambitieux compte faire fortune en contribuant à transférer celle d'Eliot à une autre branche de la famille.

Cela fait longtemps qu'on apprend aux Américains à haïr tous ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas travailler, à s'en haïr eux-mêmes. Nous pouvons remercier le vieil esprit de frontière pour cet exemple de cruel bon sens. Les temps sont proches, sinon déjà là, où ce ne sera plus du bon sens. Ce sera simplement cruel.

Satire sociale tant des couches sociales les moins élevées qu'une aristrocratie de parvenue inculte qui fonde son système de valeur sur l'argent, ce roman de Kurt Vonnegut convainc tant par son ton acide que son humour noir déjanté. Un excellent moment hanté par la figure emblématique de l'écrivain désabusé, fictif, Kilgore Trout.

 

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Commentaires
L
J'avais découvert cet auteur avec "elle est pas belle la vie", mais je n'avais pas été totalement convaincue. Je note qu'il l'est, convaincant, avec celui là.
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