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Les lectures d'Efelle
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25 février 2014

Mordred de Justine Niogret

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- Te laisser en paix ? Nenni et jamais. Toute histoire doit être dite et jouée, qu'elle qu'en soit la fin. Crois-tu qu'on choisisse la pièce où l'on fait voir sa vie ?

Cruellement blessé au dos au cours d'une joute, Mordred vit un calvaire, brisé... Ses nuits d'insomnies, du fait de la douleur lancinante, sont l'occasion de réminiscences. Retour sur les moments marquants de sa vie.

Mordred ouvrit les yeux. Sa chambre, l'arme faite au visage de sa mère. Le feu éteint, l'air froid ; et pourtant la fièvre rendait collante comme une glu la peau du chevalier. La lumière était rêche, celle d'un petit matin dont Mordred ne savait pas le nom ; depuis la douleur, le calendrier n'existait plus, il n'y avait qu'une bouillie de jours qui se ressemblaient tous.

Retour sur une enfance proche de la nature, sous l'égide de sa mère Morgause, en symbiose avec la forêt. Première rencontre avec Arthur, son oncle, au moins. Années d'instruction au château, épreuve initiatique, première bataille... Une existence oscillant entre période enchantée et épreuves marquantes. La vie d'un chevalier d'Arthur...

Il comprenait son oncle, entendait ses buts, mais lui n'était pas là pour réfléchir, savoir, peser son chemin. Il était sur son cheval, armuré, une épée déjà sortie, pendant au bout de sa main. Lui n'était pas la cavalerie. Lui était l'enfer. Il pesait plus lourd que les autres. Eux ne portaient pas ces plaques d'armure, ces années de maniement du fer. Eux étaient des guerriers montés ; lui était Armageddon.

Justine Niogret reprend à son compte le personnage mal aimé de Mordred et en dresse une interprétation nuancée. Le chevalier a connu son lot d'épreuves et est hanté par ses propres démons ainsi que la par la conscience aigue du déclin d'Arthur. Un personnage entier, pleinement humain, nostalgique d'une époque qui s'efface peu à peu. La langue employée est très travaillée, trop même, ne réitérant pas le coup d'éclat de Chien du Heaume, malgré celà la brièveté du roman compense la lourdeur de style et on se laisse porter vers la conclusion. Pas le meilleur roman de Justine Niogret mais pas son plus mauvais non plus, satisfaisant et original.

Les avis de Gromovar, Naufragés Volontaires, La prophétie des ânes et  Xapur. Le podcast de La bibliothèque orbitale.

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Commentaires
X
J'ai beaucoup aimé celui-ci, alors que Niogret m'avait déçu récemment.
G
Un jour, il sera mien. Enfin j'ai vu la réédition intégrale du diptyque dernièrement, ça peut être intéressant.
O
Personnellement, je n'ai que peu apprécié Chien du Haume. Je m'abstiendrai donc pour Mordred.<br /> <br /> Par contre, je pense que Coeur de Rouille devrait m'interesser. Affaire à suivre
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