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Les lectures d'Efelle
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22 décembre 2012

ßehemoth de Peter Watts

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Cinq années ont passées depuis Rifteurs. L'ouest américain est tombé du fait de la prolifération du micro organisme ßehemoth et des opérations d'incinérations qui tentaient de le stopper. L'amérique du nord est totalement contaminée, les cités les plus riches ont pu bâtir des enclaves pour survivre mais la première puissance mondiale n'est plus. Malgré tout, Achille Desjardins continue de lutter, depuis ses installations éprouvées, pour empêcher que la situation ne s'aggrave, tout en bénéficiant des avantages de sa libération du Trip Culpabilité.

Spartacus ne se contentait pas de vous débarrasser des chaînes fabriquées par le Trip. Sans quoi, tout espoir n'aurait pas été perdu. Achille aurait certainement dû se rabattre sur la bonne vieille honte pour contrôler ses penchants. Il serait resté le perverti dans l'âme qu'il avait toujours été. Mais Achille Desjardins n'avait de toute manière jamais été du genre à laisser son âme sans surveillance. Il aurait pu se débrouiller, même sans emploi, même poursuivi en justice. Il aurait pu se débrouiller.

Sauf que Spartacus ne savais pas s'arrêter. La conscience était une molécule comme les autres... et sans sites récepteurs libres auxquels se lier, elle avait autant d'effet qu'une solution saline neutre. Desjardins se dirigeait vers une toute nouvelle destination, un endroit auquel il ne s'était jamais rendu. Un endroit sans culpabilité, honte ni remords, un endroit sans la moindre forme de conscience.

A Atlantis, la station que ce sont bâtis quelques puissants cadres de corpos, la cohabitation avec les rifteurs, qui se sont imposés, n'est pas sans heurts. La guerre ouverte menace de recommencer. D'autant qu'accidents et maladies touchent durement les rifteurs...

Clarke laisse le silence revenir quelques secondes de plus, puis se retourne et lentement, délibérément, sort de la lumière. Elle palme sans regarder par-dessus son épaule : elle espère que le reste de la meute interprétera cela comme un geste de confiance absolue. Mais en elle-même, elle se pisse dessus. En elle-même, elle a envie de fuir... de fuir ce rappel nouveau et amélioré de son ancienne personnalité virulente, de fuir la vague et les tables tournantes contre elle. Elle veut juste quitter la dorsale et devenir autochtone, continuer jusqu'à ce que la faim et la solitude laissent son cerveau aussi lisse, plat et reptilien que pourrait l'être devenu celui de Bhanderi. Elle ne désire rien davantage que laisser tomber.

Elle s'enfonce dans les ténèbres en espérant que les autres s'y enfoncent aussi.

Rongée par la culpabilité, Lenie Clarke tente d'éviter le conflit entre rifteurs et corpos, malheureusement la belligérance des premiers et les mesures de dissuasion des seconds ne permettront pas de l'éviter. D'autant plus que Ken Lubin se maintient délibérément à l'écart.

Alors que la situation intenable de nouveaux éléments font intervenir Lubin. D'une nature suffisamment grave pour le décider à revenir à terre avec Lenie pour obtenir des éclaircissements.

"Ce n'est pas ßehemoth, bourdonne-t-elle doucement. Il ne survivrait jamais au voyage." Sa voix est aussi calme que de telles caricatures mécaniques peuvent l'être à cet endroit. Ses mots semblent raisonnables. Ses pensées ne sont ni calmes, ni raisonnables. Elles tournent en boucle, mantra né d'un fol espoir inconscient que ce qu'elle souhaite pourrait prendre substance si elle le répète encore et encore :

Ce n'est pas possible pas possible pas possible...

Sur les pentes sans soleil e la dorsale médio-atlantique, confrontée aux conséquences qui se sont débrouillées pour la chasser au fond du monde, seul le déni semble possible.

ßehemoth peine quelque peu à démarrer du fait de la situation de guerre froide initiale. L'ambiance dans les profondeurs de l'Atlantique est lourde et pesante mais tout s'accélère dans la seconde moitié du récit qui se déroule à terre. Ambiance quasi apocalyptique, confrontation à des forces bien décidées à en terminer avec l'ex super puissance, arrivée d'un nouveau micro organisme dans la cour de ßehemoth : Seppuku. Tout cela donnant alors un thriller nerveux plein de rebondissement.

Roman mal équilibré, ßehemoth reste néanmoins une lecture agréable et pleine d'idées. A lire impérativement, si l'on a lu et aimé Starfish et Rifteurs, pour sa conclusion du cycle.

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Commentaires
E
Et garde en mémoire que Vision Aveugle n'est pas bon.
G
J'y viendrai tôt ou tard.
E
Rifteurs malgré son titre affreux et le meilleur des trois.
G
J'ai bien aimé Starfish, je lirais bien la suite tiens.
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