Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les lectures d'Efelle
Derniers commentaires
15 octobre 2011

Le Nom de la rose d'Umberto Eco

img818

 

- Adso, dit Guillaume, tu auras observé qu'ici les choses les plus intéressantes se passent la nuit. La nuit on meurt, la nuit on rôde dans le scriptorium, la nuit on introduit des filles dans l'enceinte... Nous avons une abbaye diurne et une abbaye nocturne, et la nocturne paraît malheureusement plus intéressante que la diurne.

Guillaume de Baskerville, moine franciscain du XIVeme siècle, se rend dans une abbaye bénédictine du nord de l'Italie afin de préparer une rencontre entre moines franciscains spirituels et représentants du Pape destiné à éclaircir un schisme potentiel portant sur la question de la pauvreté du Christ et des ordres religieux et éventuellement préparer une réconciliation entre les meneurs franciscains et le pape Jean XXIII en Avignon.

Jusqu'alors j'avais pensé que chaque livre parlait des choses, humaines ou divines, qui se trouvent hors des livres. Or je m'apercevais qu'il n'est pas rare que les livres parlent de livres, autrement dit qu'ils parlent entre eux. A la lumière de cette réflexion, la bibliothèque m'apparut encore plus inquiétante. Elle était donc le lieu d'un long et séculaire murmure, d'un dialogue imperceptible entre parchemin et parchemin, une chose vivante, un réceptacle de puissances qu'un esprit humain ne pouvait dominer, trésor de secrets émanés de tant d'esprits, et survivant après la mort de ceux qui les avaient produits, ou s'en étaient faits les messagers.

A peine arrivé avec son novice Adso, le narrateur, Guillaume, ancien inquisiteur, est chargé par l'abbé de résoudre une mort mystérieuse... A peine l'enquête commence-t-elle qu'un autre moine est retrouvé mort. La résolution de ce ou ces meurtres devient d'autant plus critique que parmi les envoyés du Pape, dont l'arrivée est imminente, se trouve un inquisiteur en exercice, accompagné d'une compagnie d'archer, vraisemblablement mandaté pour faire échouer les négociations... Alors que les morts s'accumulent rapidement, il apparaît que l'on tue pour interdire la lecture d'un livre. Tandis que l'enquête piétine la rencontre débute sous de sombres auspices.

Les livres ne sont pas faits pour être crus, mais pour être soumis à l'examen. Devant un livre, nous ne devons pas nous demander ce qu'il dit mais ce qu'il veut dire, idée fort claire pour les vieux commentateurs des livres saints.

Roman érudit et fluide malgré les locutions latines qui surgissent régulièrement, Umberto Eco nous entraîne dans la contreverse de l'époque, évoquant au passage les hérésies violentes qu'elle a engendrée, et les luttes politiques contre le Pape. L'intrigue policière est maline, bien construite mêlant plusieurs histoires a priori sans grand rapport les unes avec les autres. Un très bon moment beaucoup plus accessible (à l'exception du rêve d'Adso vers la fin du roman) que d'autres romans du même auteur (L'île du jour d'avant, Baudolino).

 

Une lecture commune avec Isil, Choupynette et Cachou.

 

Enfin, juste pour le plaisir et surtout parce que ce film, vu à sa sortie, m'a amené à Umberto Eco, un petit extrait d'un moment fidèle à l'esprit du roman.

 

Publicité
Commentaires
N
J'ai adoré ce roman instructif, érudit et passionnant, malgré tout de même quelques passages un peu moins accessibles. J'avais également beaucoup apprécié le film.
E
Le livre est bien pourvue en phrase marquante, Isil en a cité pas mal au cours des dernières semaines.
C
J'aime bien la dernière citation, je ne l'avais pas notée.
E
@ Vcube : Le pendule je l'ai lu et relu. Un délice surtout la seconde fois.
I
Comme Choupynette et toi, j'ai aimé, encore plus que la première fois même. Tout est réussi dans ce roman, l'ambiance, le fond, la forme. C'est du grand art. Et grâce à mon ami internet, j'ai même compris des citations latines :-)
Les lectures d'Efelle
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 397 059
Publicité