Faust de Goethe
Même l'enfer posséderait un droit ?
Fort bien ; l'on pourrait donc conclure un pacte
Avec vous, messeigneurs, en toute sureté ?
Méphistophélès décide de venir tenter, avec l'aval de son créateur, le très sage Faust, qui a mener une vie d'érudit, quelque peu aride. En apparence le premier contact ne tourne pas en faveur du diable mais celui réussit à tenter Faust...
Quoi, tu veux un papier, comme un pédant d'école ?
Ne sais-tu pas ce qu'est un homme et sa parole ?
Et ne suffit-il pas que ma bouche, aujourd'hui,
Engage à tout jamais chaque jour de ma vie ?
Quand l'univers entier par cent torrents s'enfuit,
Tu voudrais qu'un serment me lie ?
Mais cette vanité nous tient si fort au coeur
Que nul n'a le pouvoir de s'en rendre vainqueur,
Ah ! la fidélité, pure et sans artifices,
Qu'on porte dans son sein vaut tous les sacrifices !
Mais un beau parchemin écrit, dûment scellé,
Voilà le spectre vain qui nous fait tous trembler,
Et le mot dans la plume expire,
Une peau nous commande, un vil cachet de cire !
Que veux-tu donc, esprit malin ?
Marbre, métal, papier, vélin ?
Prendrai-je ciseau, style, plume ?
Parle ! Je te laisse le choix !
Si après un prologue assez ardue, l'intrigue initiale se déploie, on plonge assez rapidement dans des abîmes ultra référencées et hérmétiques... Les tableaux s'enchaînent et l'on se retrouve à suivre plus Méphistophélès que Faust lui même. N'en reste pas moins quelque moment très prenant comme le Songe d'une nuit de Walpurgis ou les manoeuvres de Méphistophélès au sein des figures mythologiques grecques dans sa quête d'Hélène pour Faust. Au passage les questionnements sur la religion affluent de manière assez incisives, la vie passée de Faust en prenant un coup...
Voyez le petit saint ! On en est là, peut-être ?
Dans votre vie est-ce la seule fois
Que vous aurez porté quelque faux témoignage ?
N'avez-vous pas, sur Dieu, sur l'homme à son image
Et sur le monde entier avec son contenu
Plus d'un dogme tranchant hardiment soutenu,
Tout cela le front haut et la poitrine altière ?
Au final Faust est une oeuvre sur le sens de la vie, très dense, qui m'a largement dépassée. Difficile d'en faire une synthèse ou un bilan, on passe du drame à la farce en un éclair et les sujets abordés sont nombreux...
Une lecture commune avec Isil.