Le fléau des dieux de Valérie Mangin et Aleksa Gajic
Les Huns ont atteints l'Orbis Romain, un vaste empire galactique, leur roi Rua s'est emparé du système solaire d'Aquincum. Alors que les romains croyaient dominer toute l'humanité et avoir atteint la plénitude de leur puissance au point de bannir toute recherche scientifique, les voilà confrontés à un peuple barbare qui se déplace plus rapidement qu'eux dans l'espace...
Dans ses conditions et suite à la mort subite de l'Empereur, Galla la mère de Valentinien, le nouveau et trop jeune empereur, signe la paix avec Rua. Parmi les conditions de la trêve figure la livraison aux Huns de douze jeunes patriciens. Ces derniers sont égorgés par les Huns en l'honneur de leur divinité tutélaire : Kerka la déesse du Chaos. Flavia Aetius survit pourtant à la lame du bourreau...
Immédiatement adoré par le peuple et proclamée incarnation de la déesse Flavia devient le pion dans la lutte de pouvoir qui oppose Rua, Attila son fils et Oktar le Grand Prêtre. Grand perdant au cours de l'affrontement, Attila est exilé au sein de l'Orbis Romain...
Toutefois à son retour, il a quelques cartes en main qui lui permettent de manipuler Flavia tout en provoquant aussi la chute de ses deux adversaires... au passage l'immortalité de Flavia sera confirmée. Par contre, contrairement à sa promesse, il ravage immédiatement les provinces romaines dont il a connaissance.
Grâce à Ebarse, le garde que lui avait attribué Oktar, Flavia réussit à échapper à l'emprise d'Attila et à rallier sa planète natale en ruine... Confrontée aux survivants, elle aura bien du mal à expliciter sa situation. Elle réussira néanmoins à rallier les romains et un cercle restreint de fanatiques huns. A leur tête, elle reprendra la lutte sous le nom et le heaume de son père
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Bien que divinisé par les Huns, elle doit les vaincre sur le champ de bataille en tant que romaine pour les stopper et abattre définitivement Attila. Malheureusement, elle découvrira qu'elle ne fait que rejouer une scène de l'antiquité en accédant aux archives secrètes de la capitale... ainsi que la présence d'un autre dieu dans l'arène.
Le conflit prendra de l'ampleur au fur et à mesure que la colère d'Attila sombrera dans la démence, persuadé qu'il est que la déesse Kerka le met à l'épreuve en prenant parti pour le romain Aetius.
Même capturé, il ne s'avouera pas vaincu allant jusqu'à se battre en duel contre Flavia alors que cette dernière tente de lui asséner ses conclusions sur la manipulation dont ils ont été victimes...
Le pouvoir romain saisira cette occasion pour se débarrasser de ces deux dieux bien encombrants mais finalement peu puissants en tant qu'individus. Tandis que l'empire sombrera dans la guerre civile du fait des partisans huns et romains d'Aetius, les deux divinités seront recueillis par leur pairs.
La nature et la motivation de ces derniers leurs seront révélés de même que leurs propres origines et le but qu'ils ont servis. Ecoeurés, ils mèneront la révolution dans l'Olympe afin que les occupants des lieux leurs accordent tous les attributs divins qui leur reviennent... permettant ainsi à Flavia de stopper les massacres qui ont lieu au sein de l'empire en son nom.
Au moment de leur succès, Saturne, le chef de la faction divine sortira de l'ombre et démontrera aux deux jeunes dieux qui est le maître.
Finalement face à sa démence bien réelle, les autres dieux entreront aussi dans la lutte... Mais Saturne semble malheureusement bien trop retors pour eux, l'humanité sera-t-elle condamnée à être dirigé par un dieu fou ?
Si la transposition de l'invasion de l'empire romain par les huns en space opera peut laisser dubitatif au premier abord, il faut bien reconnaître que Valérie Mangin mène parfaitement sa barque, au fur et à mesure des pages, le récit prend de l'ampleur pour arriver à une dimension véritablement apocalyptique, démente et parfaitement maîtrisée. Son récit, qui n'est pas sans rappeler un roman de Roger Zelazny, se tient de la première à la dernière page, porté par le trait très agréable Aleksa Gajic. Le fléau des dieux est un superbe space opera, une excellente distraction pleine de rebondissements, une fresque épique pleine de bruit et de fureur et surtout beaucoup plus fine qu'elle ne le parait au premier abord.
PS : J'ai essayé de limiter les spoilers mais chroniquer une série pleine d'autant de rebondissements nécessite de lever quelque peu le voile sur certains éléments de l'intrigue.