Inversions d'Iain M. Banks
- Est ce qu'ils peuvent voler jusqu'aux soleils ?
- D'eux mêmes, non. Pour ça, ils utilisent des vaisseaux. Des vaisseaux dont les voiles sont invisibles.
- La chaleur des soleils ne les brûle pas ?
- Pas les voiles : comme elles sont invisibles, la chaleur ne fait que les traverser. Mais bien sûr, le bois des coques roussit, noircit et finit par s'enflammer s'ils s'en approchent trop.
- A quelle distance se trouvent les soleils ?
- Je l'ignore, mais il paraît que l'un est plus éloigné que l'autre. Des gens très intelligents affirment même qu'ils sont très distants l'un de l'autre.
- J'imagine qu'il s'agit de ces mathématiciens qui prétendent que la monde n'est pas plat, mais qu'il a la forme d'une boule, intervint Perrund.
- Certainement, opina DeWar.
Sur un monde ayant été ébranlé par une chute de météorites, deux citoyens de la Culture se sont infiltrés, chacun dans un royaume, ignorant tout de la présence et des actions de l'autre.
DeWar est devenu le simple garde du corps du Protecteur, un régicide audacieux et passe son temps libre avec l'héritier de ce dernier et Perrund une de ses concubines. Les merveilles de la Culture ne sont alors qu'un thème bien pratique de conte pour l'enfant. Bien qu'efficace dans son office, DeWar ne semble pas vouloir intervenir dans le cours des évènements ou changer quoi que ce soit à ce monde en pleine Renaissance.
"Serais-je suffisamment rétabli pour le bal de la prochaine petite lune ?" demanda le roi au docteur tandis qu'elle préparait un pansement propre pour sa cheville. En vérité, l'ancien était impeccable, le roi s'étant alité à cause d'éternuements et d'une gorge chatouilleuse peu de temps après qu'on nous eux annoncé le décès de Nolieti, la veille, dans les Jardins Cachés.
"Je pense que vous pourrez y assister, sire, répondit le docteur. Mais ne vous avisez pas d'éternuer sur quelqu'un.
- Je suis le roi, objecta-t-il en reniflant au creux d'un mouchoir propre. J'éternue sur qui bon me semble."
Vossl de son côté est devenue, le médecin du roi d'un royaume voisin et semble décidée à influencer ce dernier subtilement afin de réformer l'ensemble de la société. Ce faisant elle s'attire bien des inimitiés, notamment des nobles de la cour, qui se passeraient bien de ses services.
Inversions tranche complètement des romans de la Culture, non pas par l'ambiance, mais par la narration effectuée par un autochtone ignorant tout des spécificités des deux protagonistes. Les deux histoires sont racontées en alternance et n'ont que peu de rapport entre elles si ce n'est leur passé commun évoqué sous forme de conte par DeWar. Un roman dépaysant où l'on s'amuse à reconnaître les gadgets technologiques de la Culture à travers la description de leurs effets. Au final, l'on se trouve devant deux histoires en une avec trame sombre qui se termine bien. Une bonne surprise.