Utopiales 09
Après l'avoir hébergé un an dans ma pile, je me suis rappelé l'existence de cette anthologie suite à une déclaration d'achat d'Anudar.
Ugo Bellagamba ouvre le bal avec une préface intitulé "Où sont nos mondes meilleurs ?", pas forcément l'entrée en matière la plus digeste mais son tour d'horizon se révèle assez intéressant.
Les Perséides de Robert Charles Wilson s'avère un peu décevant. On suis les pérégrinations d'un homme porté à la contemplation des étoiles qui s'attache à une jeune femme quelque peu New Age. L'évènement inhabituel arrive finalement assez tard et n'est pas très spéctaculaire. Le style de Wilson est efficace mais le contenu ne suis pas. Dommage.
Catherine Dufour, avec Un temps chaud et lourd comme une paire de seins, s'essaye au roman noir futuriste où le rapport de force entre les sexes a été inversé. Le style est acide, prenant, ça se lit tout seul et laisse un goût amer dans la bouche. Pour ma part, je trouve qu'il manque quelque chose à cette nouvelle
mais je ne saurai le qualifier, une fin à chute peut être. Quoi qu'il en soit c'est redoutablement efficace et met en exergue quelques particularités de nos sociétés.
Walter Jon William poursuit son concept évoqué dans l'anthologie Les continents perdus avec Elvis le Rouge. Ici c'est le King qui fait les frais de son uchronie légère et bien balancée. Un excellent texte.
De ma prison... de Pierre Bordage semble être une réflexion métaphysique sur les croyances, ça se lit d'autant plus facilement que c'est court mais ça ne m'a pas marqué.
George et la comète de Stephen Baxter m'a définitivement vacciné de ce dernier. Deux humains se retrouvent à la fin du système solaire réincarné en Lémurien et orbitant autour du soleil sur une comète terraformée. Je n'ai pas vu où l'auteur voulait en venir et me suis passablement ennuyé.
Préquelle de Jean-Philippe Jaworski, hommage ou simples maraudes cimmériennes, je ne saurai dire. Quoi qu'il en soit Jaworski déploie son talent et livre un texte de fantasy très efficace avec une magnifique conclusion. Ses talents de conteurs ne sont plus à démontrer.
Une anthologie en demi teinte, au bilan mitigé mais les textes de Jean Philippe Jaworski, Walter Jon Williams et Catherine Dufour mérite le détour, on atteint les cinquante pour cent, je ne regrette pas mon achat.