L'Incal de Moebius et Jodorowsky
Suite à une des vidéo du dimanche sur Traqueur Stellaire, j'ai relu l'Incal. Si le début s'est avéré assez décevant, j'ai été agréablement surpris par la seconde moitié. Sans doute le temps d'adaptation nécessaire pour supporter la médiocrité de John Difool et le scénario mystico-délirant de Jodorowsky.
John Difool est un minable, un détective privé dont la plus juteuse affaire consiste à escorter une aristocrate dans les quartiers chauds de la ville puits. Mais tout minable qu'il soit cela ne l'empêche pas de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. C'est ainsi qu'il se retrouve en possession de l'incal lumière, puissance mystique positive émergeant de la corruption de la civilisation terrienne. Contre son gré, John Difool est entraîné dans la quête ce l'Incal noir, moitié manquante de l'incal lumière. Ce faisant, il devra affronter des périls de plus en plus grand, sans que cela fasse de lui un héros contrairement à son entourage et aux compagnons qui se grefferont à cette histoire.
Tandis que l'Incal sera réuni en une seule entité après bien des péripéties, les forces antagonistes se dévoilent ainsi que la menace qu'ils font peser à l'échelle cosmique. De quête mystique, la quête de l'Incal vire au space-opera déjanté...
Quoi qu'il en soit, John Difool reste au centre de cette histoire et il devra accomplir plusieurs missions à son corps défendant. Epreuves d'autant plus difficile qu'en looser nihiliste, il ne songe qu'à profiter de l'instant présent quand tous oeuvrent pour sauver l'univers.
Le final sera grandiose et les dernières épreuves traversées par l'anti-héros sont truculentes.
L'Incal est une oeuvre très particulière tant l'univers barré de Jodorowsky peut rebuter, sans compter que le trait adopté par Moebius varie mais est très minimaliste la plupart du temps. La persévérance est toutefois récompensée avec des situations cultes et un final d'une rare finesse, porteur de beaucoup d'émotions.
Sans oublier une gamme de personnages très sympathiques, dont la puissance, la détermination ou l'héroïsme achèvent de tourner en dérision un anti-héros qui comme nous se demande bien ce qu'il fait dans cette galère.
Une oeuvre dont on se souvient mais qui s'adresse surtout à ceux que l'univers très particulier de Jodorowsky ne rebute pas. Si vous passez cet obstacle, une oeuvre culte vous attend.