Le voyageur solitaire de Jean-Marc Ligny
Ce petit recueil traîne depuis un bon moment dans ma pile
mais une chronique de Nébal m’avait quelque peu refroidi et condamnée ce petit
recueil à dormir dans le tiroir de ma table de nuit (aka la pile à lire oubliée
en opposition à la bibliothèque à lire que j’ai sous les yeux). En sortant Papillon de Lune, je l’ai aperçu, sorti et
finalement lu.
La nouvelle Le voyageur solitaire est assez plaisante, un employé d’une entreprise de terraformage clame publiquement son dégoût de l’humanité. Les médias et la branche communication de son groupe s’empare de l’affaire et exauce son vœu. Dommage qu’il ai changé d’avis après coup car le voilà embarqué pour une mission sans retour destinée à découvrir le sort d’une expédition, dont on est sans nouvelle. La solitude du voyage, sa médiatisation et les états d’âmes de notre héros sont bien narrés mais la fin est quelque peu étrange. Dommage.
J’ai beau rechercher des lieux secrets, des territoires inhumains, les derniers mystères qui témoignent encore de l’étrangeté primordiale d’un monde désormais asservi et souillé par l’homme… Trop souvent je tombe sur un ermite à demi fou ou tout à fait mort, ou sur quelque déchet navrant, trace odieuse d’un viol oublié. Et pourtant je me dis chaque fois : là où je vais, ce n’est pas possible qu’un autre soit passé avant moi…
C’est ce que j’espère – encore maintenant.
Le Traqueur d’extrêmes met en scène, un explorateur extrême,
modifié afin de résister aux conditions les plus improbables et à la recherche
d’un lieu que l’humanité n’a pas touché et ne touchera pas. Dans la même veine
que la nouvelle précédente mais beaucoup plus réussie grâce à sa fin très
ironique. Un texte très plaisant.
Le cas du chasseur m’a laissé sur ma fin, un procès d’animaux
délirants et de post humanité. L’ensemble est trop grand guignolesque pour
accrocher l’attention et ne s’intègre pas avec les autres textes.
Viens enfin L’Astroport. Une expédition humaine aux confins
du système solaire est pulvérisée par l’apparition d’un appareil immense. Deux
survivants s’y réfugieront et attendront dix ans l’arrivée des secours. Leur
enfant né sur place, élevé au sein de cet engin étrange s’éloignera de l’humanité
pour vivre en osmose avec l’engin extra-terrestre. Tout basculera à l’arrivée d’une
nouvelle expédition humaine… Sombre, la survie pitoyable de ces trois êtres est
bien rendue de même que la rupture entre Fils et ses parents puis le reste de l’humanité. Un récit convainquant.
Un recueil mitigé qui souffre beaucoup de la présence du Cas du Chasseur qui n’a pas grand-chose à voir avec la thématique space opera.