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Les lectures d'Efelle
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15 février 2009

L’île au trésor de Pierre Pelot

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En pleine saison des ouragans, le Capitaine est apparu, comme si les vents déchaînés l’avaient jeté avec toutes sortes d’autres débris et épaves sur un des rivages de l’île. C’était pas loin d’être un fameux ouragan, lui aussi, d’une certaine façon. Deux huracanes pour le prix d’un.

Je crois que je me souviendrai toujours de son apparition comme si c’était il y a un instant seulement. A jamais gravée dans ma mémoire.

Dans les années 2010 – 2020, le réchauffement climatique va provoquer une brusque montée des eaux, déstabilisant nombre d’états,la Grande Surprise. Au cours de cette période troublée, des mercenaires et pirates vont se rendre indispensable à nombre de dictatures et de révolutions sans jamais perdre de vue leur propre intérêt. Le plus renommé d’entre eux était Flint.

 

Des années plus tard dans une île des Nouvelles Caraïbes, un certain capitaine Billy Bones débarque au Barraco où vit le jeune Jim Hawkins. Commence alors une aventure qui mènera le jeune homme aux confins de l’Amazone à la recherche du butin de Flint.

Du roman de Stevenson, Pierre Pelot n’a gardé qu’une trame vague, ne gardant que les personnages les plus emblématiques (Billy Bones, Silver, Ben Gun) après les avoir accommodés à sa sauce et quelques moment clés. On retrouve donc une partie de l’ambiance initiale sans pour autant suivre la même histoire. Les moyens du XXIeme siècle invalidant les problématiques du XVIIIeme. La transformation est réussie et l’univers dépeint par petites touches tient la route, même s’il n’est que le décors de cette aventure en quasi huis clos (l’intrigue se déroulant principalement en trois lieux : le Barraco, l’Hispagniola et le tepui servant d’île au trésor).

L’endroit n’était pas différent de dizaines, de centaines d’autres que nous avions traversés depuis notre départ de Mokem. Plus vaste, peut-être. Plus étendu. Davantage de surface de ciel gris suspendu au-dessus de nos têtes à la verticale de l’eau jaunâtre. Qui ressemblait davantage à un immense lac planté de bosquets imbriqués les uns dans les autres qu’à un fleuve. Les rides du courant, des courants, glissaient couraient et fripaient la surface. Les arbres étaient immenses, leur frondaison d’une épaisseur sans nom, hachée et zébrée de trouées plus ou moins importantes au travers desquelles on pouvait voir couler l’argent liquide du ciel et de la pluie. Où que porte le regard, c’était la même sorte de front de troncs plus ou moins serrés, de gueules de tunnels plus ou moins basses, plus ou moins visibles dans le fatras des lianes et des feuilles que traversait de loin en loin la tache colorée d’un oiseau. Je suppose que, sans l’aide d’instruments de navigation efficaces, il aurait été parfaitement impossible de se déplacer à l’œil et au pif dans ce dédale… sinon pour s’y perdre en moins de temps qu’il n’aurait fallu pour le dire.

Plus qu’une transposition, les scènes reprises de Stevenson vont plus l’effet de clin d’œil, les causes n’en étant généralement pas les mêmes. Quoi qu’il en soit, le roman de Pelot est très bien écrit et se lit tout seul avec plaisir. La seule fausse note à mon goût est la résolution quelque peu rapide de la fin, tenant quasiment du Deus Ex Machina.

Savant croisement entre anticipation et aventure,  il n’est donc pas totalement convainquant sur la seconde, malgré la moiteur de cette jungle impénétrable, il manque peut être quelques péripéties pour constituer une aventure avec un grand A. Distrayant, ne trahissant pas l’ambiguïté de Silver et assez dépaysant, ce roman constitue un bon moment.

Il m’a donné envie de me replonger plus de vingt après ma première lecture dans le roman de Stevenson.

Billy Bones a été le premier homme que j’ai vu mourir, comme ça. J’étais là devant lui à attendre qu’il dise encore quelque chose, un mot, qu’il fasse encore quelque chose, un geste, et ses doigts se sont détendus, ils sont restés ouverts et la dernière seconde est passée. Les suivantes, autour de lui, sans lui…

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