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Les lectures d'Efelle
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25 janvier 2009

La forêt de cristal de J.G. Ballard

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« Un jour je lirai du Ballard », j’ai prononcé cette phrase suite à de nombreuses chroniques chez Nébal et Gramovar. C’est désormais chose faite et je ne le regrette pas.

Avant que Sanders ne pût l’interroger encore, il ajouta : « Je n’ai rien vu, en fait. J’étais sur le fleuve, et c’est arrivé pendant la nuit.

- Et le cadavre au port, ce matin, vous l’avez vu ? »

Aragon marqua une pause de trente secondes avant de répondre : « El Dorado, l’homme d’or et de pierreries, dans une armure de diamants. Bien des gens aimeraient finir comme ça, docteur. »

Un curieux phénomène s’est déclarer en trois points du monde : tout se pare de cristaux. Edward Sanders, médecin à la léproserie de Libreville est avertie du phénomène par son ancienne maîtresse. Elle et son époux ont fondés un hôpital en amont de Port Matarre, à Mont Royal entre diverses exploitations minières. Interloqué, Sanders se rend sur place et croise en chemin quelques personnages locaux étranges.Confronté sur place au blocus militaire, Sanders s’associera à tout ce petit monde peu fréquentable et ce comportera  de manière équivoque au gré des situations pour pouvoir enfin voir de ses yeux le curieux phénomène et retrouver ses amis.

Drôle d’apocalypse que celle-ci, le phénomène tenant plus du merveilleux. D’ailleurs Ballard ne met pas en scène de mouvement de panique bien au contraire, tout le monde semble attiré par cette forêt de cristal. Le récit est en opposition : ombres de la jungle contre luminosité de la forêt de cristal, l’étincelante Louise face à la sombre Suzanne, la lutte entre Ventress et Thorensen, le recul de l’homme blanc et l’ivresse des lépreux autochtones…

Fascination pour le phénomène, remise en cause de la foi, conduite à tenir quant à sa propagation, conflits personnels dans un décor merveilleux et mortel.

Un roman prenant et fascinant.

Je lirai encore du Ballard.

 

Enfin, l’ecclésiastique se reprit. Empoignant la croix posée sur l’autel, il l’arracha à son socle. Avec une colère brutale, née d’une absolue conviction, il la pressa entre les bras de Sanders. Il traîna ensuite ce dernier jusqu’au porche et le propulsa vers une des voûtes végétales de plus en plus étroites, au bout de laquelle apparaissait la lointaine surface du fleuve.

« Partez ! Eloignez-vous d’ici ! Trouvez le fleuve ! »

Comme le médecin hésitait, tentant de maîtriser le lourd sceptre à l’aide de son bras bandé, Balthus lui cria sur un ton farouche : »Dites-leur que je vous ai ordonné de la prendre ! »

Sanders le vit pour la dernière fois debout, les bras tendus vers les parois qui se rapprochaient, dans la posture des oiseaux illuminés, les yeux emplis de soulagement devant les premiers cercles de lumières jaillis de ses paumes levées vers le ciel.

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Commentaires
G
Bon bien, tu me donnes envie de lire ce roman-ci.
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