Je suis une légende de Richard Matheson
Non, ce n’est pas à cause d’un film avec Will Smith, que je
n’ai pas vu d’ailleurs, que j’ai lu ce roman. Matheson fait partie des
classiques de la SF dont je n’ai jamais rien lu, le déclic a été provoqué par
Catherine Dufour tant par une déclaration flamboyante sur le Cafard Cosmique
que pour sa nouvelle Je ne suis pas une légende, totalement jubilatoire.
Il voulut allumer l’électricité. En vain. Affolé, il se
précipita dans la cuisine.
Le réfrigérateur était arrêté. Sa maison était une maison
morte… Alors il laissa éclater sa fureur. C’en était assez ! A
tâtons, il fouilla les tiroirs de son bureau jusqu’à ce qu’il eût trouvé ce
qu’il cherchait : ses pistolets. Se ruant à travers les pièces obscures
jusqu’à la porte d’entrée, il arracha la barre de sécurité et ouvrit la
porte toute grande. Il les entendit qui recommençaient à hurler.
« J’arrive, crapules ! » grogna-t-il. Il sortit.
En lisant ceci, on se dit que ça ferait un bon film avec
Charlton Eston. Ca d’ailleurs été fait mais je ne suis pas sur que ce dernier
vaille le détour quant à l’adaptation avec Will Smith il me semble avoir lu
qu’elle trahit l’esprit du bouquin. Ce dernier me semble d’ailleurs résolument
anti hollywoodien, voyons cela de plus près.
Dans les années soixante dix, une épidémie ravage le monde en transformant l’humanité en créatures quasi décérébrées assoiffées de sang. Robert Neville a vécu l’enfer, il a livré le corps de sa fille pour une incinération de masse et à assister à la lente agonie de sa femme. Ne voulant pas voir cette dernière disparaître à son tour dans un nuage de fumée noire, il a bravé les interdits gouvernementaux et l’a enterrée dans un terrain vague. Las, cette dernière reviendra la nuit suivante frapper à sa porte pour le saigner à blanc.
Seul être vivant dans les parages, Robert tient vaillamment le choc malgré un petit penchant pour l’alcool. Ses journées passent vite tant il a sans cesse besoin de renforcer sa maison assiégée chaque nuit, de se ravitaillée ou d’exterminer les vampires qui se terrent impuissants le jour.
Pour survivre, Neville s’enferme a besoin d’un but, aussi il
se documente, s’équipe, expérimente et
réussit à identifier le germe et démystifier ses effets et les vulnérabilités
des créatures. Mais à quoi cela sert il quand on est le dernier représentant de
l’espèce et que le mal est sans remède ?
Je ne suis pas une légende est une histoire triste mais très prenante, on vibre à chaque lueur d’espoir qu’entrevoit Neville et on partage ses cauchemars. Le style de Matheson est très efficace et ce roman se dévore très rapidement jusqu’à une fin très puissante. Magnifique.