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Les lectures d'Efelle
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3 octobre 2008

Lilliputia de Xavier Mauméjean

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- Il est trop tard pour reculer. Et si tu n’as pas souhaité venir, cela revient au même. Vois !

Une statue de fer gardait la passe de New York. Sa tête rayonnait comme sous les feux du music-hall, et elle tenait un programme des spectacles.

Grands et petits semblaient égaux face à elle.

 

Elcana est petit, quatre vingt dix centimètres de haut, un nain parfait dans ses proportions.Né en Europe de l’Est, il se révolte malgré sa taille contre le seigneur local et devient recherché en tant que criminel. Il ne devra son salut qu’à un mystérieux convoi ferroviaire qui moissonne les petits dans son genre.

Ils seront acheminés à New York où les attend, dans le parc d’attraction Dreamland, Liliputia, une ville à leur taille reproduite sur le modèle de Nuremberg. Un lieu où plane l’ombre de son créateur, Sébastian, dont la volonté fait loi par delà la mort.

Elcana, le teigneux, sera intégré au sein de la brigade de pompiers lilliputienne, appelée à intervenir sur la totalité de l’île qu’occupe Dreamland. Notre héros découvrira avec stupeur que la lutte dangereuse contre le feu n’est qu’une attraction comme une autre et que les incendies sont programmés.

Reste que quelques soucis font de l’ombre dans ce charmant tableau : la plèbe qui compose les visiteurs du parc n’est pas spécialement agréable à côtoyer, que les incendies non programmés se multiplient de plus en plus mortels.

Quoi qu’il arrive le spectacle doit continuer ! La réponse de la direction au deuil des lilliputiens sera la distribution générale de cocaïne et la doctrine de l’amour libre…

Face à la multiplication des iniquités, Elcana brandira l’étendard de la révolte et tentera de rallier les « Freaks » qui hantent le Steeple Chase, une partie abandonnée du parc. 

Xavier Mauméjean, reprend le thème de Ganesha, l’entrée dans le XXeme siècle et le traite à sa manière en exploitant son phénomènes de foire. Le récit bascule peu à peu dans le fantastique avant d’acquérir une dimension allégorique puis finalement mythologique. Le  tout en se mélangeant adroitement avec l’histoire de New York et servit par une galerie de personnages nombreux et haut en couleurs.

Mauméjean réussit un coup de maître et signe un excellent roman difficilement classable. 

Frances ne quittait pas des yeux l’Hôtel Eléphant, le revêtement blindé de ses formidables pattes, sa panse à nombril boulonné. Il s’y empilait des étages de luxe futile, mais aussi de sciences et de techniques, un progrès culminant à cent quatre vingt mètres, là où se trouvait l’observatoire météo. Tout cela pour finalement pas grand-chose, de quoi se distraire le dimanche, le jour du supplément illustré. C’était exactement ça, de l’amusement à la page qu’il convenait maintenant de tourner.

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