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Les lectures d'Efelle
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6 mai 2008

La Paille dans l’Oeil de Dieu de Larry Niven et Jerry Pournelle

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On dit que le Deuxième Empire de l’Homme règne sur deux cents mondes et tout l’espace compris entre eux, soit plus de quinze millions de parsecs cube…
Considérons plutôt la réalité. Imaginez des myriades de minuscules bulles éparpillées dans un vaste océan noir. Nous dominons certaines de ces bulles. Mais de l’océan, nous ne savons rien…
 

La guerre froide a pris fin… Les USA et l’URSS ont fusionnés, les étoiles ont été conquises et l’humanité s’est répandue dans l’espace. Des guerres ont divisées l’humanité et ravagées la Terre. Un nouvel empire s’est relevé des cendres avant de s’effondrer à son tour. Il y a une centaine d’années, le Deuxième Empire s’est dressé sur les décombres et depuis Sparta s’efforce d’unifier à nouveau les mondes humains isolés les uns des autres, par la diplomatie ou la force. La Marine Spatiale Impériale est le bras armé de l’Empereur et se charge de faire taire toutes velléités sécessionnistes. Voilà pour le décor.

Le Visage de Dieu le fixait à travers l’espace.
Le Sac à Charbon était une masse nébulaire de poussière et de gaz, petite, à l’échelle sidérale, mais dense et assez proche du système pour occulter un quart du ciel. La Terre et la capitale impériale, Sparta, restaient à jamais invisibles de l’autre côté. Cette noirceur mouvante cachait la majeure partie de l’Empire, mais offrait un écrin de velours soyeux à deux étoiles voisines.
Même sans cet arrière-plan sombre, l’œil de Murcheson aurait été l’astre le plus lumineux de la voûte céleste – une énorme géante rouge, distante de trente-cinq années lumière. Le petit flocon sur le bord de cette étoile était un soleil nain, de couleur jaune, plus petit, plus effacé, moins intéressant : la Paille. D’ici, Le Sac à Charbon avait la forme d’un homme encagoulé : sa tête et ses épaules. Et la super-géante rouge, légèrement excentrée devenait un œil, attentif et malveillant.
Le Visage de Dieu. Cette vue du Sac à Charbon, à partir de Néo-Cal, était un site connu dans tout l’Empire. Mais debout, ici, dans le froid de l’espace, c’était différent. En photographie, ça ressemblait au Sac à Charbon. Ici, c’était réel.
Et quelque chose que Blaine ne réussissait pas à distinguer fondait sur lui, venu de la Paille dans l’Oeil de Dieu.
 
Blaine est un cadet de la haute aristocratie, officier dans la Marine. Lors d’une intervention contre un mouvement rebelle, une initiative de sa part lui a permis d’éviter un bain de sang et de mettre un terme à
la révolte. Cette initiative, lui vaut le privilège douteux de ramener le navire à la capitale avec à son bord un invité, officieusement prisonnier, richissime et soupçonné d’être à l’origine du mouvement sécessionniste local. A la première escale au chef lieu du secteur, le navire reçoit une nouvelle affectation. Un vaisseau inconnu venant du système de la Paille entre dans la zone d’influence humaine.
La première forme d’intelligence extra-terrestre rencontrée par l’humanité…

La rencontre de Blaine avec ce vaisseau n’est pas très concluante et il est décidé d’envoyer une délégation rencontrer les « Pailleux » chez eux. L’expédition est placée sous le commandement de l’amiral Kutuzov et son cuirassé, Le Lénine, célèbre pour avoir vitrifié une planète. Il est chargé de la sécurité de l’expédition tandis que Blaine est responsable du contact avec les extra-terrestres.
Le Mac Arthur, le croiseur de Blaine, sera bondé de scientifiques en plus de son équipage standard et de son invité factieux pris en charge lors de sa mission précédente. 

« Commandant, je ne saisis pas votre problème. Pourquoi n’auraient-ils pas pu lancer une expédition scientifique en quarante minutes ? Pourquoi un vaisseau de guerre ? Après tout, le Mac-Arthur assure les deux fonctions. Il vous a fallu un temps considérable pour appareiller. Moi, j’étais prêt depuis des jours. »
Rod coupa   la communication. Je vais lui tordre le cou. J’écoperai de la cour martiale, mais je plaiderai la légitime défense. Je ferai témoigner tous ceux qui le connaissent. Je parie qu’on m’acquittera. 

Une fois dans le système de la Paille, les humains entrent en contact avec les autochtones d’un abord plutôt amical. Les scientifiques semblent voir tout cela d’un bon œil tandis que Kutuzov et Blaine sont plus réservés. Les scientifiques sont ils trop candides, les militaires sont ils trop paranoïaques ? Chacun rejette le problème sur l’autre… 

- Ils ont un amiral dans leur vaisseau, affirma Kutuzov. Tout comme nous. Je le savais. Que leur dites-vous quand ils posent des questions à mon sujet ?
Rod entendit un borborygme derrière lui et en déduisit que Renner s’étranglait. « Le moins possible, amiral. Juste que nous sommes sous les ordres du Lénine. Je ne pense pas qu’ils connaissent votre nom, ni même qu’ils sachent si nous dépendons d’une chaîne de décision chapeautée par une assemblée ou un seul homme.
 - Parfait. » Kutuzov souriait presque. « C’est à peu près autant que ce que vous savez de leur propre hiérarchie, da ? Soyez-en sûr, il y a un amiral à bord de ce vaisseau, et il veut que vous vous approchiez de sa planète. Voici mon dilemme : est-ce que j’en apprends davantage en vous laissant y aller que lui en vous y attirant ? »
Horvath se détourna de l’écran en adressant une prière muette au Ciel, à ses Saints et à ses Mystères : comment traiter avec un homme pareil ?
 

Les deux tiers du récit laissent la part belle au point de vue humain afin de ménager le suspens. Par la suite la poignée de protagonistes humains alternera avec quelques Pailleux, ces derniers semblant aussi confrontés à quelques problèmes internes. 

Un récit résolument non manichéen où les solutions extrêmes sont examinées froidement d’un côté comme de l’autre tandis qu’une minorité tente d’obtenir un impossible consensus. Le problème étant que chacun n’est enclin qu’à voir les défauts de l’autre. C’est à juste titre que le livre s’ouvre sur une citation des évangiles : « D’où vient que tu vois la paille qui est dans l’œil de ton frère tandis que tu ne remarques pas la poutre qui est dans le tien ? ».

Les deux auteurs en alternant les points de vue de personnages antagonistes jouent avec le lecteur, difficile de donner raison à une faction ou en général aux humains ou aux pailleux.
Du Space Opera avec un vernis de science, un texte qui n’a pas pris une ride, un excellent moment et beaucoup de surprises. A lire absolument !

A noter, l'excellente chronique de Nébal qui m'a donné envie d'acquérir et de lire rapidement ce roman.

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Commentaires
A
En effet, quelques très bonnes idées là-dedans. Et ça mériterait bien une suite.
N
tiens, çà à l'air symmpa çà, je vais peut être me l'acheter...
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