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Les lectures d'Efelle
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2 février 2008

Lavondyss de Robert Holdstock

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Elle rebroussa chemin jusqu’à la lisière du bois. Au dernier moment, alors qu’elle marchait encore dans l’ombre, elle aperçut une forme humaine qui se tenait dans la zone dégagée ; elle ne put rien voir d’autre qu’une silhouette. Mais cela   la  pertuba.L'homme se tenait sur une élévation de terrain juste de l’autre côté de la barrière en fil de fer barbelé. Il était incliné sur un côté et sondait du regard le demi-jour impénétrable de la forêt des Rhyope. Tallis l’observa, sensible à son inquiétude… et à sa tristesse. Tout dans sa posture indiquait un homme vieillissant et affligé. Immobile. Regardant. Scrutant avec anxiété un univers dont l’accès lui était refusé par la peur qui étreignait son cœur. Son père.

Retour à la forêt des mythagos, après les évènements qui ont troublés la famille Huxley.Tallis Keaton, demi soeur de Harry Keaton, protagoniste de l’épisode précédent, est hantée par des mythagos, femmes masquées, qui lui transmettent un savoir et des contes que son grand père n’a fait qu’entrevoir.Quelques années plus tard, elle entrera en contact brièvement  avec son frère disparu et décidera de tout tenter pour le retrouver. Allant même jusqu’à partir avec des entités issues du bois sous les yeux de son père affligé.

 

Tallis était sur le point de le suivre lorsqu’une main sortit de l’ombre derrière elle et vint la toucher à l’épaule. Elle resta paralysée, le cœur battant la chamade. Elle était terrifiée. Une deuxième main vint se poser sur le sommet de son crâne et fit courir doucement ses doigts sur ses cheveux. La peur lui donnait le vertige. Elle n’avait entendu personne approcher, et quelqu’un se tenait pourtant juste derrière elle ; elle sentait même la douceur d’une haleine sur sa nuque. 

Récit initiatique, « Lavondyss » repose sur moins de contes différents que « La forêt des Mythagos », quelques histoires apparemment sans liens entre elles, cheminement chamanique, ambiance néolithique et nouvelle tentative de percer le cœur de la forêt primordiale.

Dans ce roman, Robert Holdstock abandonne son vocabulaire d’odeur pour se reporter sur des effets de lumières et de chaleur. Le roman comporte quelques longueurs mais reste bien maîtrisé car chaque élément est lié aux autres, il n’y a pas d’évènements gratuits, au terme du roman le puzzle est complet. Holdstock pousse à leur paroxysme ses concepts de contes et de mythagos au risque de perdre le lecteur en cours de route.
Moins envoûtant, plus glacial et cruel, Lavondyss reste un bon roman qui souffre juste de l’existence de son prédécesseur.

 
Il y avait quelque chose de familier qui la rassurait dans cette ruine délirante, ce paysage engendré par un aviateur descendu en flammes bien des années auparavant, créé par lui alors qu’il se dirigeait vers le lieu le plus intérieur et le plus ancien de tous. Les allusions à son histoire la faisaient sourire ; les échos de ce qu’il était la rendaient triste. En dépit du froid qu’elle ressentait, c’était comme si elle baignait dans la chaleur de son frère, comme s’il avait refermé ses bras sur elle, comme si elle se sentait bien et en sécurité contre sa poitrine. Elle effleura la pierre des murs comme elle aurait effleuré une joue, délibérément et en s’attardant.


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