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Les lectures d'Efelle
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12 janvier 2008

Histoires étranges et fantastiques d’Amérique latine

Le lendemain c’était dimanche et messe de onze heures, la messe de Solentiname où les paysans, Ernesto et les amis en visite commentent un chapitre de l’Evangile, ce jour-là l’arrestation de Jésus au Jardin des Oliviers, un sujet que les gens de Solentiname traitent comme s’ils parlaient d’eux-mêmes, de ce qui pourrait leur tomber dessus la nuit ou en plein jour, cette vie de permanente incertitude dans les îles ou sur le continent et dans tout le Nicaragua, et pas seulement le Nicaragua mais dans presque toute l’Amérique latine, vie entourée de peur et de mort de tous côtés, vie du Guatemala et du San Salvador, vie de l’Argentine et de la Bolivie, vie du Chili et de Saint Domingue, vie du Paraguay, vie du Brésil et de la Colombie.

 
Trente cinq nouvelles d’une trentaine d’auteurs sur cinq cent pages…
Difficile d’en faire une présentation, tant les ambiances et les styles sont différents.

Je retiens particulièrement Anaconda d’Horacio Quiroga, La maison en sucre de Silvana Ocampo, Salut Bob ! de Juan Carlos Onett, La clairière de Luisa Mercedes Levinson, N’accusez personne et Apocalypse de Solentiname de Julio Cortazar, L’aiguilleur de Juan José Arreola, L’homme aux champignons de Sergio Galindo, Aura de Carlos Fuentes, Le noyé le plus beau du monde de Gabriel Garcia Marquez, Silvio et la Roseraie de Julio Ramon Ribeyro et le très amusant Du mirage des oiseaux survenu récemment sur les terres de Jorge Amado.

 

Une fois, deux cent passagers anonymes ont ainsi écrit une des pages les plus glorieuses de nos annales ferroviaires. Au cours d’un voyage d’essai, le mécanicien décela à temps une grave omission des constructeurs de la ligne. Sur le parcours il manquait un pont qui devait franchir un abîme. Eh bien, le mécanicien, au lieu de faire marche arrière, harangua les passagers et obtint d’eux l’effort nécessaire pour aller de l’avant. Sous son énergique direction, le train fut démonté pièce par pièce et porté à dos d’homme de l’autre côté de l’abîme qui réservait encore la surprise de contenir en son fond un fleuve puissant. Le résultat de l’exploit fut si satisfaisant que la Compagnie renonça définitivement à la construction du pont, se contentant d’accorder une importante ristourne aux passagers qui se risquent à affronter cette difficulté supplémentaire.

 
Tous ces textes sont très différents, certains sont tragiques tandis que d’autres tendent plutôt au comique. L’ensemble est toutefois plus étrange que fantastique mais surtout de très bonne qualité. Un excellent moyen de faire un tour en Amérique latine à moindre frais.

Ils traversèrent ainsi la foire de Piranhas. Devant, le baladin Ubaldo Capadocio revêtu de la courte chemise, le sac en montre, les bourses ballantes, condamnées. Un peu en arrière, armé jusqu’aux dents, le tueur à gages – dans la main le couteau à châtrer les porcs, bien aiguisé. Ensuite le peuple, qui voulait voir. Fatigué par sa nuit de fête et par sa matinée d’adieux, Ulbaldo Capadocio perdait du terrain.

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