Rainbows End de Vernor Vinge
Le monde a changé, Robert. Aujourd’hui je peux trouver des réponses avec des méthodes qui auraient été impossibles il y a vingt ans. Cent milles personnes à travers le monde ont collaboré à ma recherche, par tout petits morceaux que personne ne pouvait reconnaître. Le plus gros risque, c’est que mes résultats soient tout simplement faux. La désinformation règne en maître, de nos jours. Même quand les mensonges ne sont pas délibérés, il y a toujours différents groupes de Fantasy qui essaient de déformer la réalité pour l’adapter à leur dernier jeu d’aventure. Mais en l’occurrence, si nous avons été induit en erreur, ce n’est pas une supercherie ordinaire. Il y a des détails et des corrélations qui proviennent de beaucoup trop de sources indépendantes.
Robert Gu a de la chance ! Son Alzheimer a pu être
guéri malgré plusieurs années de déchéance intellectuelle totale, il est aussi
compatible avec un traitement de la peau qui lui a rendu une apparence de jeune
homme. Tous n’ont pas eu cette chance, il devrait être heureux.
Mais le monde a profondément changé, les technologies de
l’information balbutiantes au tout début de sa maladie sont désormais arrivées
à maturité et se sont répandues à la
vitesse de l’éclair.
Les ordinateurs portables sont has been, toute
l’informatique est maintenant intégrée aux vêtements de chacun. Outre des
effets esthétiques, chacun est en permanence connecté au réseau et bénéficie
d’un affichage sur des lentilles de contact, une simple contraction musculaire permet de lancer
une recherche sur internet. Le virtuel et le réel ne font plus qu’un, tout est
modifiable à volonté : l’environnement, son apparence, celles des autres…
Robert a beau avoir
l’apparence d’un adolescent et la forme physique d’un homme de cinquante
quatre ans, il n’en reste pas moins un vieil homme de soixante quinze ans. Il
est sur la touche incapable de s’adapter. Intégré au lycée de Fairmont dans une
classe mêlant des vieillards rechapés à des adolescents peu doués, il va devoir apprendre
à évoluer dans ce nouveau monde. Pas facile quand on a été le plus grand poète
américain et que le traitement qui vous a sauvé vous prive aussi de votre génie
en la matière…
Ce nouveau monde
n’est pas idyllique, les tensions entre nations existent toujours, les
puissantes alliances de nations industrielles sont prospères mais le terrorisme
est entré dans une phase apocalyptique, les menaces nucléaires ou
bactériologiques sont devenues hebdomadaires tant les sectes et les
groupuscules prolifèrent.
Des éminences du renseignement européens, indous et japonais se sont alliées pour faire face à une nouvelle menace, quelqu’un serait en train de mettre au point une arme biologique de sujétion de masse… La menace viendrait des Etats-Unis, tentative hégémonique ou initiative d’un groupuscule terroriste ? Les agents secrets décident d’enquêter à l’insu de leurs alliés américains. Pour ne pas éveiller les soupçons, ils font appel à une mystérieuse officine de hacker de haut vol : le Lapin. Cette dernière devra permettre une intrusion et un audit au sein des laboratoires biologiques se trouvant sur le site de l’université de San Diego d’où semble provenir la menace…
Quel rapport avec Robert ? Il a retrouvé d’anciennes connaissances au lycée et se joint plus ou moins accidentellement à leur croisade pour empêcher une numérisation brutale de la bibliothèque universitaire de San Diego. La firme en charge du projet, en concurrence avec la Chine, doit agir vite pour rester en lice et a optée pour une méthode ultra rapide qui charcute les livres pour gagner du temps. On détruit des livres ! Il n’en faut pas plus pour qu’une bande de vieillards nostalgiques lui déclarent la guerre. Occasion rêvée pour le Lapin qui a besoin d’une diversion sur le même site. Robert constitue aussi un pion très intéressant dans la mesure où son fils et sa belle fille sont des cadres supérieurs du contre espionnage local. Que serait il capable de faire pour retrouver le talent artistique qui lui manque temps ? Jusqu’à quelle trahison ira-t-il ?