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Les lectures d'Efelle
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20 octobre 2007

Deadwood de Pete Dexter

deadwood

« Bill et Charley étaient à Deadwood depuis quatre jours quand le Mexicain arriva en ville, avec la tête d’un Indien. Il la tenait en l’air, pour que les paquets de boue qui giclaient des sabots de son cheval ne viennent pas la souiller, en poussant un cri mexicain. Il alla jusqu’au fond du bas-quartier, revint dans le centre. C’était l’évènement le plus marquant depuis le passage des chariots, aussi mineurs et voyous escortèrent-ils le Mexicain dans ses aller et retour, en imitant son cri. »
 

Deadwood, ville minière, blottie dans les Blacks Hills. Ville boueuse où les bars sont les commerces les plus nombreux. Ce roman évoque une page de l’histoire de cette ville dans la boue donc mais aussi au travers de personnages historiques tel que Wild Bill Hickok et Calamity Jane. Figures historiques profondément humaines, pathétiques, mythomanes, rongées par les maladies et l’alcool.

A Deadwood rien n’est beau, la ville bâtie en planche de pin, avec son village de tentes, son théâtre sans toit à tout d’une installation temporaire.

Pete Dexter évoque la ville et ses habitants à travers une poignée d’évènements marquants réparties en 1876 et 1878. Ce western n’est pas beau, ni aride, les personnages sont ravagés par diverses fièvres, maladies vénériennes et l’alcool frelaté quand ce n’est pas la variole qui s’en mêle.

On tire beaucoup de coup de feu… en l’air ! Pas d’intrigues haletantes dans ce roman mais les destins croisés de nombreux personnages.
Une vision du western très humaine et loin des archétypes habituels. Un bon moment.

« Bill et le chien gravirent une colline, à l’est de la clairière, et parvinrent dans un autre pré, plus petit, qui dominait Deadwood. De là, on ne voyait pas la ville, mais on la sentait.
Elle était là, de même que sa maladie. Une présence harcelante, à laquelle il ne pouvait échapper.
Le bouledogue enfouit son museau sous la main de Bill, pour qu’il le gratte à l’endroit de son oreille absente. Il s’exécuta, tout en pensant au Chinois qu’ils avaient mis dans le four. Il avait pour principe de toujours oublier ce qu’il avait fait, de bien ou de mal, de faire comme si ça n’avait jamais existé, sous prétexte que c’était du passé.
Il avait même oublié ce mensonge, car il savait que c’en était un. »

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Commentaires
L
Ben il faut dire aussi que c'est le bouquin d'où est tiré la très bonne série télé :-)
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