L'âge des lumières - Ian R Mac Leod
Un monde. Différent du monde sur
un point : la révolution industrielle n'a peu eu lieu. Elle a
été remplacée par celle de l'éther.
Substance étrange extraite du sous sol, cette dernière
permet quasiment tout. Modelée et dirigée par des
formules et des symboles, l'éther permet de prolonger la durée
de vie des métaux et rend solides les assemblages les plus
précaires.
Des guildes spécialisées
se sont formées autour de son usages, elles ont pris le
pouvoir en Angleterre où l'intrigue se déroule,
renversées la royauté.
Le résultat est une société
réglée par un système de caste à la tête
de laquelle se trouve les dirigeants des guildes les plus
importantes.
Robert le narrateur, grand guildés, narrera son enfance dans une bourgade d'où est extrait l'éther. Une enfance dans un quartier ouvrier, aux maisons toute identiques bâties rapidement et sommairement à coup d'éther, rythmée par le son oppressant des extracteurs.
Destiné à suivre la voie
de son père au sein d'une guilde mineure locale, Robert se
révolte suite à la longue mutation puis le décès
de sa mère. Cette dernière suite à un accident
mystérieux sur le site d'extraction est entrée en
contact avec une dose d'éther qui a provoquée en elle
quelques années plus tard de cruelles mutations, faisant
d'elle un troll.
En débarquant à Londres,
Robert se retrouve confrontée aux bas fonds non guildés
et à leur existence précaire. Pris sous aile par le
très engagé Saul, Robert apprendra à survivre
puis à militer pour le changement, l'avènement de l'âge
des Lumières.
En retrouvant, Anne, une figure
mystérieuse de son enfance, Robert fera son entrée dans
la haute société. Fascinée par cette dernière,
il oscillera entre deux mondes tandis que l'heure de la révolution
approchera.
L'intrigue de Mac Leod avance lentement
dans ce récit et est souvent supplantée par une
description naturaliste très imagée de cette univers à
mi chemin entre fantasy et uchronie.
Le monde de l'éther est
impitoyable, écrase tout sur son chemin, les immenses
immeubles impossibles ridiculisant les cathédrales anciennes.
Tout est possible mais le merveilleux côtoie le sordide. Les
créatures extraordinaires ne sont que le fruit de l'éther,
horrible pour les trolls victimes de surexposition à l'éther
ou plus ambiguës dans le résultat d'ingénierie
biologique : des dragons sont créés pour animés
chasse à coure et foires. La combinaison de cette magie
technique et l'ambiance XIXe siècle marche très bien.
L'écriture de Mac Leod est très
agréable avec des descriptions très imagées, on
se représente tout très facilement. Reste donc cette
lenteur de l'intrigue qui ne plaira pas à tout le monde.